Le renouveau des pilules progestatives

23 avril 2008

Plus de 20% des Françaises en âge de procréer recourent à une pilule exclusivement progestative au motif qu’elles présentent des contre-indications aux oestrogènes. Comme nous l’explique le Dr Christian Jamin, gynécologue-endocrinologue à l’hôpital Bichat de Paris, ce développement tient aussi au fait que depuis quelques années, l’efficacité de ce type de contraceptif a considérablement progressé.

« Une pilule classique, c’est un progestatif qui freine l’ovulation : l’ovaire ne fonctionnant plus, on le supplée en ajoutant des oestrogènes. C’est pour cela que l’on parle de pilule oestro-progestative. Un progestatif pour bloquer, un œstrogène pour compenser. » Une contraception en fait, qui convient à merveille… à 80% des femmes.

Pour les autres, la solution repose sur ce que les spécialistes appellent des pilules POP, pour progestine only pills. « Leur deuxième génération présente l’inconvénient de ne pas bloquer totalement l’ovulation », souligne le Dr Jamin. En effet, les progestatifs agissent seulement au niveau de la glaire du col de l’utérus. Ils en diminuent la quantité, et la rendent plus épaisse. Ce qui entrave la progression des spermatozoïdes dans l’utérus, et donc la fécondation de l’ovule. « D’où une efficacité très éphémère. Et un délai d’oubli acceptable de seulement 3 heures, contre 12 heures pour la pilule classique ».

Aujourd’hui, place à la troisième génération de POP. Avec semble-t-il une efficacité bien supérieure. « Ces nouvelles pilules fonctionnent toujours au niveau de la glaire cervicale » explique Christian Jamin. « La différence, c’est qu’elles inhibent vraiment l’ovulation, ce qui leur donne un niveau d’efficacité équivalent à celui des pilules oestro-progestatives ».

Même constat pour le délai d’oubli, qui peut ainsi être de 12 heures. Très peu dosée, cette nouvelle pilule doit être prise en continu. Conséquence, « à peu près 80% des femmes n’ont pas de règles du tout, 15% ont des petits saignements et 5% seulement présentent des saignements intempestifs. »

  • Source : Interview Dr Christian Jamin, 15 avril 2008

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