











L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) se montre très préoccupée par le risque – bien réel selon elle – de voir le dernier antibiotique actif contre la gonorrhée, réduit à l’impuissance. L’agence onusienne en appelle donc à ses Etats-Membres, et insiste sur l’importance du bon usage des antibiotiques. Elle recommande aussi, un effort de recherche en matière de nouveaux antimicrobiens.
A ce jour Neisseria gonorrhoeae, la bactérie responsable de la gonorrhée, a déjà développé des résistances à de nombreux antibiotiques : pénicilline, tétracyclines et quinolones. Seules restaient encore efficaces les céphalosporines. Or « plusieurs pays, parmi lesquels l’Australie, la France, le Japon, la Norvège, le Royaume-Uni et la Suède ont signalé des cas de résistance à cette catégorie d’antibiotiques », souligne l’OMS.
« Du fait de sa forte incidence et de la diminution du nombre de traitements (efficaces), la gonorrhée est sur le point de devenir un défi de santé publique », insiste le Dr Manjula Lusti-Narasimhan, du département de la santé reproductive à l’OMS. Chaque année, dans le monde, environ 106 millions de personnes seraient infectées par le gonocoque. Mais « les données disponibles ne montrent que la partie émergée de l’iceberg. Sans une surveillance épidémiologique adéquate, nous ne connaîtrons pas l’étendue de la résistance à la bactérie. De plus, sans recherche de nouveaux antimicrobiens, nous n’aurons bientôt plus de traitement efficace pour les patients », prévient-il.
Quels risques sans traitement efficace ?
Les infections à gonocoques touchent les organes génito-urinaires, l’anus ou la gorge. Les principales victimes en sont des sujets jeunes, le plus souvent des hommes (environ 85 %). Elles provoquent des douleurs, particulièrement lors de la miction. D’où le surnom de la « chaude-pisse ».
Si le malade n’est pas traité ou en cas de résistance à l’antibiothérapie, l’infection peut causer de graves problèmes de santé. Parmi eux, « des infections de l’urètre, du col de l’utérus et du rectum, une infertilité masculine et féminine, un risque accru d’infections et de transmission du virus du SIDA, des fausses-couches, des naissances prématurées et des infections oculaires graves chez 30% à 50% des nouveau-nés dont la mère est atteinte de gonorrhée », précise l’OMS.
Rappelons que l’infection à gonocoques, comme toute IST, peut être prévenue par l’utilisation de préservatifs. Un dépistage précoce et un traitement rapide du patient mais aussi de ses partenaires sexuels, est essentiel pour contrôler la transmission de ces infections, très contagieuses.
Source : OMS, 6 juin 2012
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