Le rôle de l’homocystéine comme facteur de risque cardiaque remis en question ?

10 mai 2001

Une équipe américaine vient de publier des travaux qui paraissent remettre en question le rôle de l’homocystéine comme marqueur prédictif d’accident cardiaque. Selon William G. Christen et ses collaborateurs, de Boston, les résultats des études prospectives menées sur ce sujet ont montré que le taux d’homocystéine dans le plasma « n’a pas ou peu de valeur prédictive ». Il est davantage révélateur, selon eux, de la présence de plaques d’athérome en phase aiguë.

Ce travail est basé sur la compilation – ce que les biostatisticiens appellent une méta-analyse – de 43 études internationales menées entre 1996 et septembre 1998. Ses conclusions viennent en quelque sorte contredire celles d’une autre étude. Celle-ci avait intégré le travail de 19 centres de recherche dans 9 pays d’Europe avant de conclure qu’une homocystéinémie élevée constituerait un facteur de risque cardio-vasculaire. Facteur équivalent, en degré, au tabagisme ou à l’excès de cholestérol.

L’homocystéine est un acide aminé précurseur de la méthionine. A l’époque, il avait donc été envisagé que sa présence aggrave le risque lié à une hypercholestérolémie existante en favorisant la formation de plaques d’athérome dans les artères coronaires. Pour Christen, des études rigoureuses et contrôlées sont nécessaires pour déterminer s’il est justifié d’agir sur le taux de cet acide aminé en administrant de la vitamine B6, comme le proposent certains.

En d’autres termes il propose de réflechir avant de se lancer dans une nouvelle direction thérapeutique. Ce n’est pas si sot…

  • Source : Arch. Intern. Med. Volume 160, Feb 28, 2000

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