Le saturnisme, une maladie de la misère

05 novembre 2004

Dans le langage des alchimistes, le mot saturne désignait le plomb. L’intoxication par ce métal a ainsi logiquement été dénommée saturnisme. Qu’elle soit provoquée par ce métal lourd ou par ses dérivés, c’est une maladie gravissime.

Et aussi une maladie professionnelle. De nombreuses activités exposent à ce risque. Celles qui entraînent l’utilisation ou la manipulation de peintures, d’encres d’imprimerie, d’accumulateurs, de carburants ou de matériaux anti-rayonnement. La cristallerie et la céramique figurent aussi au rang des activités concernées. Dans toutes ces industries, les médecins du travail sont donc très attentifs aux troubles des gencives, des intestins (coliques de plomb) et du système nerveux dont le plomb peut être responsable.

Certains affirment aussi parfois que la haute société de la Rome antique aurait été décimée par le saturnisme. Notamment à cause du carbonate de plomb utilisé pour sucrer le vin, et par les premiers tuyaux en plomb qui servaient au transport de l’eau.

Depuis plus d’un siècle, on a utilisé les peintures au plomb comme antirouille et anti-humidité. Aujourd’hui, le saturnisme toucherait 10% des enfants de la région parisienne qui vivent dans les quartiers défavorisés. Dans les logements peu salubres les peintures s’écaillent ; les enfants décollent ces fragments et les sucent car ils apprécient leur goût sucré. Les vieilles canalisations d’eau en plomb sont également source de toxicité. C’est pourquoi on dit aujourd’hui que le saturnisme est une maladie de la misère.

  • Source : BEH N°44, 18 novembre 2008

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