Le SIDA ne doit pas cacher un autre combat essentiel, celui contre la tuberculose

09 décembre 2008

Le médicament à lui seul ne peut pas tout contre la pandémie de SIDA, mais il peut beaucoup. A condition d’être bien utilisé !

Cette évidence était au centre des débats à la 8ème Conférence internationale sur le SIDA et les Infections sexuellement transmissibles (ICASA) de Dakar (Sénégal). Car si l’observance du traitement est fondamentale pour son succès, la prise en charge de l’infection à VIH ne doit pas occulter celle des maladies opportunistes. Au premier rang desquelles la tuberculose.

Celle-ci, a rappelé Alastair Reid de l’ONUSIDA, « est la principale cause de maladie et de mortalité parmi les personnes vivant avec le VIH en Afrique. Alors qu’elle peut être soignée, et même évitée… » En association avec le Partenariat Stop TB et le Programme alimentaire mondial, l’agence organisait à Dakar des sessions sur la mise en œuvre de ce qu’elle appelle « la règle des trois ‘I’ : Intensification du dépistage de la tuberculose ; utilisation préventive de l’Isoniazide (antituberculeux de référence, n.d.l.r.) ; et maîtrise de l’infection pour réduire le fardeau de la tuberculose ». Un rappel dont l’opportunité n’est pas douteuse : « en 2006 par exemple, seules 22% des personnes atteintes de tuberculose en Afrique subsaharienne ont été testées pour l’infection à VIH. Et moins de… 1% des patients VIH+ ont bénéficié d’un dépistage de la tuberculose… »

Une fois la maladie démasquée, l’observance thérapeutique est un impératif absolu. Dans ce domaine, le rôle des responsables des pharmacies de ville – ce que l’on appelle les pharmacies communautaires dans le jargon international… – est absolument essentiel. L’association Sidaction organisait ainsi une « session de renforcement » qui leur était destinée. Elle y a rappelé l’importance du Guide de bonnes pratiques pharmaceutiques élaboré par la Fédération internationale pharmaceutique (FIP) au terme d’une longue concertation avec les associations professionnelles de pharmaciens dans le monde. Simple et adapté au terrain, « il permet d’améliorer l’ensemble des pratiques, de la gestion des stocks au conseil lors de la dispensation, en passant par les recommandations nutritionnelles. »

Les engagements de la France ne seront pas remis en cause par la crise

Car tout est important. « Comment repérer et accompagner les patients peu observants, comment adapter la prise des antirétroviraux durant le ramadan ? » Ces questions sont le lot quotidien des pharmaciens, dont « le rôle et l’importance (…) doit être mieux reconnu. Ils doivent être davantage intégrés aux formations continues proposées » affirment les responsables de Sidaction.

Dépistage, promotion de l’information, éducation des patients, formation continue des professionnels de terrain… les impératifs ne manquent pas. La lutte contre le VIH en Afrique a plus progressé peut-être, en 6 ans que durant les 20 années précédentes. Mais si les progrès ont été immenses, le défi reste considérable. L’Afrique ne le relèvera pas seule. L’engagement international est plus que jamais nécessaire car le VIH ne connaît pas de frontières. Pas davantage qu’aucune autre maladie.

« La France soyez-en assurés, ne renoncera pas à sa contribution élevée au Fonds mondial, la première en volume de l’Union européenne et la seconde au monde, ni à sa très large participation à UNITAID ». Roselyne Bachelot-Narquin, ministre en charge de la Santé, a pris les devants sur ce point. Elle a rappelé que le pays « a consacré en 2007 plus de 364 millions d’euros à cette lutte (et qu’il) ne saurait être question de renoncer à de telles priorités diplomatiques à cause de la crise économique et financière mondiale ».

  • Source : De notre envoyée spéciale à la 8ème Conférence internationale sur le SIDA et les Infections sexuellement transmissibles (ICASA), Dakar, 3-7 décembre 2008

Destination Santé
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