Le sport, bon à tout âge
24 octobre 2014
Le sport est bénéfique pour tous, même les séniors. ©Phovoir
Le sport, c’est durant toute notre vie que nous devrions en faire… dans l’idéal. Mais il n’est jamais trop tard pour commencer – ou recommencer. A quelques jours de l’ouverture des Journées internationales de médecine sportive (JIMS) qui se tiendront prochainement à l’Ile Maurice, petit tour de piste avec le Pr Martine Duclos (Clermont-Ferrand).
« L’important n’est pas tant de vivre longtemps…que de vivre longtemps en bonne santé », résume-t-elle. « Or chez les plus de 60 ans, la pratique sportive permet de renforcer les muscles – notamment ceux des membres inférieurs – d’améliorer la coordination et de développer l’équilibre : c’est très important pour la prévention des chutes. » Mais pas seulement. Chef du service de médecine du sport au CHU de Clermont-Ferrand, Martine Duclos est également endocrinologue et physiologiste. C’est-à-dire qu’outre les pathologies du sportif, elle connaît également très bien les maladies métaboliques telles que le diabète, l’athérosclérose, les maladies cardiovasculaires…
Le vieillissement, c’est tout le temps…
C’est une évidence. Mais on l’oublie trop souvent : notre organisme commence à vieillir significativement dès l’âge de 30 ans. La masse musculaire diminue, la masse grasse augmente et surtout, elle a tendance à s’accumuler là où il ne faut pas. « C’est un phénomène physiologique certes, mais l’accumulation de masse grasse dans l’abdomen est directement liée à une augmentation de 200% à 300% du risque de diabète. » Ainsi nous explique-t-elle, « le risque de diabète de type 2 ou de maladie cardiovasculaire est multiplié par 2 ou 3, dès lors que le tour de taille dépasse 88 cm chez la femme, et 102 cm chez l’homme. »
Sachant « qu’un diabétique de 63 ans est en moyenne traité pour 3 complications de son diabète (hypertension, cholestérol ou traitement de l’insuffisance coronarienne par exemple) », on comprend bien que la dérive pondérale ne pose pas que des problèmes esthétiques. « La France est le pays d’Europe où l’on vit le plus vieux, mais nous figurons au 10e rang pour l’apparition des maladies chroniques. Cela signifie que nous vieillissons très longtemps mais… prématurément. »
Cette masse grasse qui nous surcharge, nous l’accumulons dès l’enfance en mangeant mal –trop gras, trop salé, trop sucré – et en étant sédentaires. Cela nuit à notre silhouette (certes !) mais aussi à notre cœur, nos articulations et…notre cerveau. « Car la pratique régulière d’une activité physique préserve aussi les capacités cognitives », souligne le Pr Duclos.
… et le sport, c’est tout de suite !
Vous étiez trop absorbé par les contraintes du quotidien et vous avez laissé tomber le sport ? C’est humain et aussi, très fréquent. Mais il n’y a pas d’âge pour vous y remettre. Vous avez naturellement pu voir à la télévision, les exploits de ce centenaire qui bat des records à bicyclette. C’est bien sûr un cas d’exception, mais il est loin d’être unique. « Nous suivons des gens très âgés qui font des activités très intenses. Un Iron Man à 90 ans par exemple. Même si ce n’est pas à la portée de tous, cela prouve au moins que c’est faisable… »
Lors des prochaines Journées internationales de médecine sportive (JIMS) qui se tiendront du 23 au 28 novembre prochain à l’Ile Maurice, Martine Duclos pourra partager cette approche avec des spécialistes de médecine du sport.
Car l’essentiel est de pratiquer à son rythme, à raison d’une trentaine de minutes par jour en moyenne. « Achetez de bonnes chaussures et choisissez une activité qui vous fasse plaisir. Démarrez doucement, après avoir vu votre médecin. Vous pouvez aussi vous renseigner sur les sites Internet des Agences régionales de santé (ARS) et Directions régionales du Ministère chargé des Sports. Vous y trouverez des informations sur les activités qui vous sont ouvertes en fonction de votre cas personnel, et des adresses pour pratiquer dans un cadre adapté, avec des professionnels formés pour prendre en charge des personnes fragilisées. »
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Source : Interview du Pr Martine Duclos, 18 septembre 2014
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Ecrit par : Marc Gombeaud – Edité par : Emmanuel Ducreuzet