Le sport, c’est bon pour les poumons… surtout quand on est malade !

17 février 2010

« L’activité physique n’améliore pas les capacités pulmonaires chez le sujet sain. En revanche, elle peut aider les malades chroniques, ainsi que les fumeurs » explique le Dr Bernard Aguilaniu, pneumologue à Grenoble. Explications.

Nos capacités respiratoires ne sont pas améliorées par le sport. Seul cas particulier : celui des jeunes qui pratiquent des sports d’endurance en quantité, dont les facultés peuvent légèrement progresser. A l’inverse, une activité physique trop importante – et mal gérée – peut entraîner une inflammation bronchique ressemblant un peu à l’asthme. N’arrêtez pas pour autant toute activité ! Car seuls les ultramarathoniens – et non les sportifs du dimanche – sont concernés…

Améliorer la qualité de vie des malades chroniques. « Dans certaines maladies chroniques (respiratoires mais aussi cardiovasculaires par exemple), les patients sont autant malades de la chronicité que de l’organe en lui-même » précise le Dr Aguilaniu. « Ils développent des symptômes systémiques (inflammation, déconditionnement musculaire…) et une adaptation comportementale néfaste. Ils s’installent dans la sédentarité, ce qui les empêche de vivre normalement. » L’activité physique au contraire, même si elle n’a pas d’effet sur l’organe malade, gomme ceux de la sédentarité. Elle permet ainsi de préserver la capacité respiratoire et améliore la vie quotidienne.

Chez les malades atteints de broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) en particulier, l’activité physique a amplement prouvé son intérêt. Elle diminue le nombre d’exacerbations (des phases de surinfection et d’aggravation qui dégradent fortement la qualité de vie) et réduit le temps d’invalidité qui les suit.

Et pour les fumeurs alors ? Pour tous les malades chroniques, « il n’y a pas d’objectif de performance. Il s’agit simplement d’augmenter suffisamment l’activité pour obtenir un effet sur les complications. Une marche de 30 minutes (en tout) par jour, tous les jours, d’un pas raisonnable et régulier est ici suffisante » assure le Dr Aguilaniu.

Quant aux fumeurs, soyons clairs : l’activité physique ne réduit en rien les effets délétères du tabac : cancers du poumon, de la gorge, de la vessie, maladies cardiovasculaires…Un léger effet retardant sur la survenue de la BPCO est cependant possible. En revanche, le sport fait partie intégrante des mesures qui doivent être associées au sevrage tabagique. Car il permet de beaucoup mieux dominer le manque physique et psychologique.

  • Source : Interview Dr Bernard Aguilaniu, 15 février 2010.

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