Le sport est-il vraiment bon pour la santé?

14 décembre 2000

Une pratique intensive peut provoquer une dépendance. Voire des phénomènes de compensation et mener à une toxicomanie. Des sociologues, des chercheurs et des épidémiologistes venus de toute l’Europe, rassemblés à Paris les 5 et 6 décembre dernier, sont parvenus à cette conclusion. Elle découle d’un séminaire judicieusement intitulé Pratiques sportives des jeunes et conduites à risques.

Marie Choquet, épidémiologiste à l’INSERM, souligne que les jeunes sportifs ont une image plutôt positive de leur corps. En revanche, ils s’adonnent volontiers aux boissons alcoolisées. Notamment dans le cadre de la sacro-sainte troisième mi-temps qui suit les rencontres de football et de rugby…

Le vrai problème vient des pratiques intensives! Une étude menée sous la direction du Britannique William Lowenstein s’est penchée sur les jeunes toxicomanes. Sur 1 111 sondés, 86% avaient pratiqué une activité sportive et 10,5% avaient participé à des compétitions nationales ou internationales. Des chiffres largement supérieurs aux moyennes nationales!

« Il y a plus préoccupant, note William Lowenstein. En fait, 20 % d’entre eux indiquaient avoir pratiqué un sport intensif ». L’étude de cette dépendance aux toxiques révèle que 15,2% des sportifs de haut niveau consommaient ces produits avant de s’adonner à des activités sportives. Mais 28,4% ont commencé d’en user pendant ces activités et 56,4% après les avoir arrêtées.

« Le sportif est plus vulnérable dans l’année qui suit l’arrêt de sa pratique » constate Lowenstein. Est-ce à dire qu’une pratique sportive intensive induit une dépendance? Laquelle engendrerait un état de manque lorsque le sportif s’arrête? Peut-être.

  • Source : Psychosomatic Medicine, 11-12/98

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