Le sport-santé, les sciences sociales au rapport

06 janvier 2022

Près de 20 ans après son émergence en France, le sport-santé poursuit son développement. Dans un ouvrage récent, des chercheurs en sciences humaines et sociales proposent de marquer un temps-mort. Histoire notamment de comprendre comment « une simple raison d’agir » – bouger pour être en bonne santé, s’est transformée en une nouvelle politique »…

Le sport-santé, de l’action publique aux acteurs sociaux : placé sous la direction des sociologues William Gasparini et Sandrine Knobé, cet ouvrage collectif revient sur l’émergence du sport-santé en France, les dispositifs existants tout comme la façon dont ils sont reçu par les populations. S’appuyant sur différents éclairages des pays voisins (Italie, Allemagne, Royaume-Uni), les auteurs livrent « l’une des premières approches critiques des politiques et des pratiques sociales dans ce domaine ».

L’ouvrage fourmille bien sûr de références et autres études sur l’influence bénéfique du sport sur la santé. Et à l’inverse sur les méfaits de la sédentarité. Et au-delà, les auteurs s’arrêtent également sur les raisons qui conduisent les familles et leurs enfants à participer ou non aux dispositifs de prévention, mis en place par exemple par un service municipal. Avec parfois des « recommandations publiques en décalage avec les usages sociaux et les représentations du corps et de l’activité physique », constatent les auteurs, à partir notamment de travaux réalisés dans des quartiers populaires. Ce qui peut sous-entendre la nécessité d’une articulation fine entre le social et le médical. De quoi donc ouvrir de nouvelles pistes de recherches.

Il manque un financement national

Cet ouvrage représente aussi l’occasion pour deux pionniers français du sport-santé – Valérie Fourneyron, ancienne ministre des sports et le Dr Alexandre Feltz, adjoint à la maire de Strasbourg en charge de la santé publique et environnementale, d’insister sur l’importance « d’un financement national » des dispositifs de sport-santé sur ordonnance. Comme l’explique Valérie Fourneyron, « il faut impérativement un socle financier de base, si l’on ne veut pas créer une nouvelle inégalité d’accès au sport sur ordonnance ».

  • Source : Le sport-santé, de l’action publique aux acteurs sociaux. Sous la direction de William Gasparini et Sandrine Knobé. Presses Universitaires de Strasbourg Editeur. Octobre 2021

  • Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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