Le SRAS à l’origine d’un renouveau de la surveillance épidémiologique

06 juin 2003

Branle-bas de combat : sous la menace combinée du SRAS, des nouvelles infections émergentes qui s’avèrent toujours plus nombreuses et des risques liés au bio terrorisme, l’OMS repense complètement son “règlement sanitaire international“.

En fait, c’est une quatrième refonte. C’est dire si la veille épidémiologique est une discipline qui bouge ! Constitué en 1951, le premier Règlement sanitaire international a déjà vécu plusieurs réformes. Mais la récente expérience de l’épidémie de SRAS a souligné l’importance d’une déclaration rapide des cas.

Pour l’OMS, « le simple fait qu’un pays quel qu’il soit ne parvienne pas à détecter où à traiter les cas qui l’atteigne est de nature à compromettre l’endiguement de la maladie au niveau mondial. Lorsqu’il y a lieu de s’inquiéter des mesures prises par un pays, la défense de la sécurité sanitaire mondiale peut exiger qu’une équipe de l’OMS se rende sur place pour étudier la situation, en coopération avec le gouvernement concerné ». Au plus fort de l’épidémie de SRAS l’Organisation a d’ailleurs agi de la sorte avec la Chine. Et inversement, c’est parce que les autorités vietnamiennes avaient déclaré rapidement leurs propres cas que l’alerte a pu être donnée avec le minimum de retard.

A Genève, on souligne donc la nécessité d’une nouvelle révision du Règlement sanitaire international, nécessité rendue plus impérieuse encore par le développement des transports aériens et du commerce mondial. Aujourd’hui en effet, le principal obstacle à l’application du Règlement tient à la réticence de certains pays à déclarer rapidement et franchement les flambées, par crainte de répercussions économiques, notamment dans les secteurs éminemment sensibles du commerce et du tourisme.

Pourtant, le renforcement des activités de surveillance et de réaction constitue le principal rempart contre la propagation internationale. C’est pourquoi le Règlement révisé contiendra « des énoncés qui décriront les moyens minimums de base dont les Etats devront disposer. » Il fournira « un cadre strict pour la surveillance mondiale et la déclaration des maladies infectieuses ». Associé à son bras opérationnel constitué par le réseau mondial d’alerte et d’action en cas d’épidémie, le règlement nouveau ne prendra cependant toute sa puissance… que si tous les pays jouent le jeu de la transparence.

  • Source : de nos envoyés spéciaux à Genève, 26ème assemblée mondiale de la santé

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