Le stress peut-il être à l’origine de crampes ?

14 juin 2023

Le stress est une réaction naturelle mise en place par l’organisme afin de réagir face à une situation dangereuse. Accélération du rythme cardiaque, souffle court, le syndrome du stress est à l’origine de plusieurs manifestations, dont les contractions musculaires.

crampes

« Jouer une demi-finale de grand chelem est déjà stressant, mais ça l’est encore plus face à Novak ». Carlos Alcaraz, le prodige de le terre battue, s’est incliné le 9 juin dernier en demi-finale de Roland Garros face au serbe Novak Djokovic, vainqueur dimanche de cette édition 2023.

Perçu par certains observateurs comme le favori du tournoi, Carlos Alcaraz, 20 ans, a pourtant été submergé par le stress. L’Espagnol, qui avait réussi à remporter le deuxième set, s’est retrouvé ensuite perclus de crampes. « Dans le troisième set, c’était tout le corps, pas seulement les jambes. Les bras aussi et chaque partie de mes jambes », a-t-il expliqué en conférence de presse.

Pourquoi sommes-nous gagnés par le stress ?

Le stress est une réponse normale du corps face à une situation inhabituelle, décrit par Hans Selye dans les années 30. Ce médecin québécois a en effet décrit les deux ou trois phases du stress : l’alerte, la résistance et éventuellement l’épuisement. Il s’agit donc d’un mécanisme de protection mis en place par l’organisme pour s’adapter et survivre.

Dans sa phase aiguë, le stress entraîne plusieurs réactions physiologiques dont les contractions musculaires. « Lorsque nous sommes soumis à un agent stresseur, les muscles sont sollicités par le système nerveux volontaire afin de réagir face à l’agresseur. Ils se contractent », explique la médecin généraliste Faïza Bossy, contactée par Destination Santé. A partir de là, plusieurs facteurs entrent en jeu et vont finir par provoquer les crampes. « Si les muscles restent contractés sur une trop longue durée, si le sujet n’est pas suffisamment bien hydraté et exposé à une température extrême, chaude ou froide, alors des crampes vont survenir », poursuit la spécialiste.

Stress et forte émotion

Le stress aigu peut aussi être responsable de plusieurs autres symptômes. « On observe une accélération de la fréquence cardiaque, du pouls, des contractions abdominales, des troubles digestifs, des tremblements, une dyspnée (sensation de souffle court), la bouche sèche, une myosis », énumère Faïza Bossy.

Dans le cas de Carlos Alcaraz, il s’agit d’un stress aigu, lié à une très forte émotion : jouer à 20 ans une demi-finale d’un tournoi du grand chelem sur le court central face à l’un des meilleurs joueurs de l’histoire du tennis. Pour d’autres, il pourra s’agir d’une conférence donnée face à 300 personnes, d’un examen important, d’un accident de la route, d’une situation X ou Y dans laquelle le cerveau ressent un danger.

Les stress chronique, quand le corps s’épuise

Dans la phase 1 du syndrome de stress, l’organisme libère notamment de l’adrénaline. Objectif : augmenter la fréquence cardiaque, la tension artérielle, les niveaux de vigilance et la température corporelle afin de préparer l’organisme à réagir. Dans la phase 2, de nouvelles hormones sont sécrétées visant, entre autres, à augmenter le taux de sucre dans le sang. Il s’agit de faire face aux dépenses énergétiques dont le corps aura besoin pour résister.

« Si la situation stressante se prolonge ou s’intensifie, l’organisme entre en phase d’épuisement. Dans cette situation, les capacités de l’organisme sont débordées », explique l’INRS. C’est dans cette troisième phase que survient le stress chronique, délétère pour la santé avec le risque d’hypertension, de dépression et de grande fatigue.

  • Source : Interview du Dr. Faïza Bossy, INRS

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet

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