











© Joserp Suria/Shutterstock.com
Le « syndrome de la gentille fille » aurait été décrit pour la première fois, par une psychothérapeute américaine, Loïs P. Frankel. « Nous le retrouvons souvent en thérapie », constate Corinne Chantegrelet, Gestalt-praticienne et coach professionnelle. Il se caractérise par « une difficulté à prendre sa place et vivre sa vie, par respect, par loyauté, pour ne pas ‘être méchante’. Il s’agit de s’oublier soi pour préserver les autres, surtout si ces autres sont les parents, la famille ».
En effet, les femmes ou jeunes filles en question pensent et agissent en fonction des autres. Elles imaginent et anticipent ainsi ce que l’autre va penser si elles procèdent de telle manière ou de telle autre. A la recherche constante de l’approbation et aussi par peur du jugement, surtout.
Malheureusement, ce type de comportement a des conséquences, « dans les autres sphères de la vie : familiale, amicale, mais aussi professionnelle », reprend Corinne Chantegrelet. En effet, le syndrome de la gentille fille est susceptible de « générer anxiété, culpabilisation, dévalorisation, voire mise en échec ou sabordage ». A tel point que les patientes concernées, installées dans l’ajustement permanent, font totalement abstraction de leurs propres désirs.
Ce syndrome résulte souvent d’une forme de conditionnement, depuis l’enfance. « Aux parents qui auraient une enfant qui présente cette typologie, je leur conseillerai avant tout de regarder comment ils ont participé – ou participent- à ce problème », poursuit Corinne Chantegrelet. Et d’illustrer : « une simple phrase, répétée sur tous les modes possibles et sur plusieurs sujets, comme, par exemple : ‘mange ta soupe, allez, fais plaisir à maman’ va amener l’enfant à s’ajuster aux désirs de l’autre et à mettre de côté les siens, au risque, un jour, de ne plus ‘sentir’ ses propres désirs et envies ». Et si, « à la fin de la soupe, Maman ajoute : ‘tu sais que je t’aime’ … un processus interne se met en place : ‘je mange ma soupe, maman est contente, maman m’aime’. Donc ‘si je m’oublie, on m’aime’… »
A noter que ce syndrome a d’abord été théorisé chez les femmes mais il peut aussi concerner les hommes. Dans tous les cas, s’il se perpétue à l’adolescence et à l’âge adulte, la sortie de cette spirale passe généralement par une prise en charge psychothérapeutique. Avec l’enjeu surtout d’apprendre à identifier et exprimer ses propres envies.
Source : Interview Corinne Chantegrelet (https://unalome-therapie.fr), le 30 septembre 2024, psychologues.net – Cleveland Clinc, sites consultés le 30 septembre 2024.
Ecrit par : David Picot - Edité par Emmanuel Ducreuzet
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