











Accueil » Famille » Gynécologie / Andrologie » Le syndicat national des gynécologues menace de ne plus pratiquer l’IVG
Syda Productions/shutterstock.com
Le Syngof menace d’appeler ses membres à ne plus pratiquer l’IVG. La raison ? Le fait que le fonds de garantie assurantiel ne couvre pas les frais des condamnations pour sinistres graves déclarés entre 2002 et 2012. Et surtout que la ministre refuse de recevoir ses représentants. Le Conseil de l’Ordre des Médecins condamne fermement.
« C’est une provocation très claire », assume le Dr Jean Marty, ex-président du Syndicat national des gynécologues et obstétriciens de France (Syngof) concernant la menace émise par ce syndicat de gynécologues. Dans un courrier publié sur les réseaux sociaux, le syndicat de gynécologues communique à ses membres qu’ils doivent « être prêts à recevoir l’ordre d’arrêter les interruptions volontaires de grossesse (IVG) si la ministre ne les reçoit pas ».
Quelles sont les revendications du syndicat ?
« Le fonds de garantie créé en 2012 pour couvrir les trous de garantie des assurances qui sont plafonnées ne concerne pas la période entre 2002 et 2012 », explique le Dr Marty. Or « une quinzaine de gynécologues n’ont pas de couverture pour la part de leur condamnation (dans le cadre de sinistres graves liés à la pratique de leur profession ndlr) qui dépasse le plafond », indique la lettre publiée par le Syngof sur les réseaux sociaux. Or parfois « les sommes peuvent atteindre des 10 -12 millions d’euros », poursuit Jean Marty. Et « alors que le ministère nous avait promis de régler le problème avec la loi de santé, il nous a annoncé que celui-ci serait traité à la fin de l’année », précise-t-il.
Quel rapport avec l’IVG ?
Aucun ! A part que « l’IVG fait partie de notre métier. Si ça continue comme ça, nous ne pourrons plus faire notre métier, donc nous ne feront plus d’IVG », explique Jean Marty. « C’est une provocation très claire pour réveiller tout le monde sur cet aspect de responsabilité alors que ça n’intéressait personne. » Résultat ? « Aujourd’hui tout le monde réagit, le Conseil de l’Ordre s’indigne, tout s’anime », se réjouit-il. « C’était notre objectif. » Et en effet, le sujet est médiatisé.
Mais le Conseil de l’Ordre des médecins « condamne fermement, au nom de la déontologie, l’expression d’une telle menace mettant en cause les droits des femmes et portant atteinte à l’indépendance des professionnels, qu’aucun conflit avec les autorités ne saurait justifier ». La mettre à exécution serait « un acte inexplicable et injustifiable, aux conséquences potentiellement dramatiques ».
Le ministère condamne également ces menaces. La ministre Agnès Buzyn « insiste sur le fait qu’en aucun cas une telle prise en otage des femmes ne peut servir de levier de négociation ou de médiatisation de ce dossier que le ministère suit de très près ».
Le Syngof est-il prêt à mettre la menace à exécution ?
« Ce sont les membres du syndicat qui décideront », conclut le Dr Marty.
Source : interview du Dr Jean Marty, ex-président et membre du Syngof, 13 mars 2019 – Conseil national de l’Ordre des médecins, 13 mars 2019 – ministère en charge de la Santé, 13 mars 2019
Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Vincent Roche
Recevez chaque jour par e-mail les dernières actualités santé.
Ce site utilise des cookies afin que nous puissions vous offrir la meilleure expérience utilisateur possible. Les informations sur les cookies sont stockées dans votre navigateur et remplissent des fonctions telles que vous reconnaître lorsque vous revenez sur notre site Web et aider notre équipe à comprendre quelles sections du site Web vous trouvez les plus intéressantes et utiles.
Plus d'informations sur notre politique de cookies sur nos CGU.
Ce site utilise Google Analytics pour collecter des informations anonymes telles que le nombre de visiteurs sur le site et les pages les plus populaires.
Si vous désactivez ce cookie, nous ne pourrons pas enregistrer vos préférences. Cela signifie que chaque fois que vous visitez ce site, vous devrez activer ou désactiver à nouveau les cookies.