Le tabagisme en baisse chez les femmes
26 mai 2020
Le tabagisme en France continue de diminuer. C’est la bonne nouvelle rapportée ce 26 mai par Santé publique France. Avec 30% de fumeurs dans le pays, c’est la prévalence la plus basse jamais enregistrée. Une baisse particulièrement marquée chez les femmes.
Les chiffres du Baromètre Santé de Santé publique France relatifs au tabagisme sont toujours attendus… et redoutés. L’édition 2020, présentée ce 26 mai, n’échappe pas à cette règle puisque 2018 et 2019 avaient annoncé des baisses significatives de la consommation en France.
Bonne nouvelle : « cette tendance à la baisse se poursuit », explique Santé Publique France. Ainsi ressort-il qu’en France, trois Français de 18-75 ans sur dix déclarent fumer et un quart fume quotidiennement. Sur cette dernière statistique, par rapport à 2014, c’est une baisse de 4,5 points pour le tabagisme quotidien. « C’est la première fois depuis le début des années 2000 qu’une baisse de cette ampleur est constatée », notent les auteurs.
Les femmes, premières bénéficiaires
Si, globalement, la prévalence du tabagisme n’a pas diminué significativement depuis 2018, elle a baissé parmi les femmes, passant de 22,9% à 20,7% pour les fumeuses quotidiennes.
Pourquoi cette nouvelle est-elle notable ? Tout simplement car les femmes sont souvent les victimes oubliées du tabac. En effet, si la cible est souvent représentée sous les traits d’un homme âgé, il ne faut pas oublier qu’entre 2002 et 2015, l’incidence du cancer du poumon a augmenté de 72% chez les femmes, celle des hospitalisations pour bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) a doublé, et celle des infarctus du myocarde avant 65 ans a augmenté de 50%.
Autre chiffre alarmant, sur les 250 000 séjours hospitaliers liés à une pathologie cardiovasculaire en lien avec le tabac en France en 2015, près du tiers concernaient les femmes, et jeunes de surcroît !
La prévention, ça paye !
Ces éléments nous rappellent que la prévention, ça fonctionne et qu’elle doit s’inscrire dans la durée. Ainsi, les mesures mises en place depuis 10 ans (paquets neutres, interdiction de publicité, interdiction des arômes, interdiction de vente aux mineurs, remboursement de la substitution nicotinique, Moi(s) sans tabac…) finissent en outre par porter leurs fruits. Même si, selon Santé publique France, elles doivent être « maintenues et renforcées. Le paquet à 10 euros, par exemple, est ainsi un point de passage et non un objectif ultime. »
Les inégalités sociales persistent
Preuve que le combat est loin d’être gagné, les inégalités sociales qui restent très marquées, avec pour le tabagisme quotidien un écart de 17 points entre les personnes au chômage et les actifs occupés, et 12 points d’écart entre les plus bas et les plus hauts revenus.