Le tabou de la masturbation féminine c’est fini ?

30 août 2019

Très longtemps, la masturbation a été considérée comme une pratique normale chez les hommes – et en particulier les adolescents-, mais taboue chez les femmes, quel que soit leur âge. Désormais, ces dernières semblent sortir – du moins en France – de cette injonction, en assumant davantage leur droit au plaisir solitaire.

Autrefois pratique honnie et réprouvée par la religion et la morale, la masturbation est devenue au cours du XXe siècle, un passage obligé et accepté de l’adolescent découvrant sa sexualité. L’adolescent et non l’adolescente, car l’onanisme, s’il fait toujours rougir, a longtemps est été particulièrement tabou pour les femmes. La situation est-elle enfin sur le point d’évoluer ?

Les résultats d’une grande enquête Ifop/ELLE portant sur les évolutions des pratiques sexuelles des Françaises révèlent une amélioration significative sur le front de l’auto-érotisme féminin. « La comparaison des résultats de cette étude avec ceux des enquêtes de référence réalisées au cours des 50 dernières années met en lumière une plus grande autonomie du plaisir féminin en lien avec un essor du recours à la pornographie et aux sextoys », indique l’Ifop.

Pornographie et sex toys

En 2019, trois femmes sur quatre (76%) admettent s’être déjà masturbées au cours de leur vie, contre 60% en 2006 , 42% en 1992 et à peine 19% en 1970. Sont-elles plus nombreuses à se masturber ou moins honteuses de l’avouer ? En tout cas, les chiffres sont impressionnants. « En l’espace de près de 50 ans, la proportion de femmes déclarant s’être livrées à la masturbation a donc été multipliée par quatre », souligne l’Ifop.

Mais quelles sont donc les raisons de cette libération du plaisir solitaire ? « Cette généralisation de l’auto-érotisme féminin apparaît intrinsèquement liée à un accès plus large des Françaises à des supports d’excitation sexuelle comme les films ou des images pornographiques », estime l’Ifop. Ainsi « une femme sur deux (47%) admet s’être déjà rendue sur un site X, soit une proportion plus de dix fois supérieure à celle observée en 2006 (4%) ».

Autre élément : la banalisation de l’usage des sex toys. « Près d’une Française sur deux (43%) admet en 2019 avoir déjà utilisé un vibromasseur, contre un peu plus d’une sur trois en 2012 (37%) et à peine 9% il y a douze ans (2007) ».

  • Source : Étude Ifop pour ELLE réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 28 au 29 janvier 2019 auprès d’un échantillon de 1 007 femmes, représentatif de la population féminine âgée de 18 ans et plus résidant en France métropolitaine

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Vincent Roche

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