Le tramadol… avec précautions

25 août 2022

Le 17 août dernier, le coureur cycliste colombien Nairo Quintana a été disqualifié du Tour de France 2022. En cause : un contrôle positif au tramadol, un antidouleur interdit par l’Union cycliste internationale. Outre cet événement « sportif », il est bon de rappeler que ce médicament n’est pas à prendre à la légère. Quelles en sont les indications et quels en sont les risques ? On fait le point.

Depuis de nombreuses années, le tramadol fait parler de lui. Cet antalgique est utilisé pour combattre la douleur en agissant directement sur la perception de la douleur par le cerveau. C’est sans doute pour cela qu’il est prisé par certains sportifs. Car il masque le mal. Mais à côté de cela, il augmente le risque d’hallucinations et de vertiges. C’est pourquoi, depuis 2019, l’Union cycliste internationale (UCI) l’a banni.

C’est quoi le tramadol ?

Le tramadol est un antalgique opioïde. Il est ainsi prescrit dans la prise en charge des douleurs modérées à intenses de l’adulte. Il reste d’ailleurs efficace en seconde intention (après échec des antalgiques classiques comme le paracétamol) contre certaines formes aiguës et chroniques. Et son utilisation est le plus souvent sûre… à condition de le prendre avec précaution.

Car d’après un sondage récent réalisé par OpinionWay pour l’Observatoire français des médicaments antalgiques, les Français ne font pas forcément bon usage du tramadol. En fait, entre les formulations à libération immédiate, celles à libération prolongée ou encore les formulations associées, le rythme des prises peut varier du simple au quadruple et le risque de confusion est réel… tout comme le risque pour la santé.

De quels risques parle-t-on ?

Le tramadol expose à plusieurs effets indésirables communs à tous les opioïdes : nausées, vertiges, vomissements, constipation, bouche sèche, sueurs, maux de tête, somnolence.

Dans de plus rares cas, son usage peut provoquer hallucinations, confusion mentale, troubles du sommeil, troubles du comportement, fatigue, vision floue, difficulté à uriner, essoufflement, réaction allergique, ralentissement du rythme cardiaque, augmentation de la tension artérielle. Et un surdosage peut conduire au décès. D’ailleurs, ce médicament est le 1er antalgique impliqué dans les décès liés à la prise d’antalgiques, devant la morphine.

Sans oublier enfin que son arrêt brusque expose à des symptômes de sevrage. Cet effet rebond est caractérisé́ par une reprise des douleurs et d’éventuels troubles psychiques, tels qu’une anxiété et des symptômes de dépression…

Respectez les conseils du médecin

Il est toujours bon de rappeler qu’aucun produit de santé n’est anodin. C’est pourquoi :

  • Respectez toujours la posologie indiquée sur l’ordonnance, ainsi que la durée de traitement ;
  • Si la douleur n’est pas suffisamment ou rapidement soulagée par votre traitement, consultez de nouveau votre médecin ;
  • Vous ne devez pas arrêter brusquement votre traitement : votre médecin ou pharmacien vous indiquera la démarche qui consiste à réduire progressivement les doses ;
  • Et bien entendu, ne prenez pas ce médicament pour autre chose que son indication initiale, pour combattre le stress ou retrouver le sommeil par exemple.

A noter : Depuis janvier 2021, la prescription de médicaments à base de tramadol ne doit pas dépasser plus de 12 semaines. Au-delà de ces 3 mois, si le patient souffre encore, le médecin devra le revoir pour un éventuel renouvellement d’ordonnance.

  • Source : ANSM – Vidal – UFC Que Choisir - Observatoire français des médicaments antalgiques

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Dominique Salomon

Aller à la barre d’outils