Le trouble du désir sexuel hypoactif : un diagnostic encore difficile

18 septembre 2025

Le désir sexuel fait partie intégrante de la vie intime et du bien-être émotionnel. Mais que se passe-t-il quand ce désir disparaît, sans cause évidente, au point de provoquer une souffrance personnelle et des tensions dans le couple ? Chez la femme, le trouble du désir sexuel hypoactif est le plus fréquent des troubles sexuels.

Selon les critères médicaux du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM), le trouble du désir sexuel hypoactif se caractérise par une baisse ou une absence de désir sexuel associée à une détresse personnelle ou des difficultés dans la relation de couple. Plus fréquent chez les femmes, le trouble du désir sexuel hypoactif concernerait 6 à 13 % d’entre elles. Afin de l’identifier, il faut d’abord écarter toute autre cause pouvant expliquer cette perte de désir, comme un trouble psychologique, une maladie ou l’administration de certains médicaments.

En effet, il est important de ne pas confondre ce trouble avec un manque de désir passager. Pour être diagnostiqué il doit correspondre à une absence de désir durable et qui fait souffrir la personne concernée. Il peut être primaire, quand la personne n’a jamais ressenti de désir sexuel, ou secondaire, lorsque le désir était présent auparavant, mais a diminué avec le temps. Ce trouble peut également apparaître seul ou être associé à d’autres troubles sexuels (douleurs lors des rapports, absence d’excitation…).

Pour toutes ces raisons, le diagnostic demeure difficile. D’autant que ces situations restent largement taboues. Pour le repérer, il est important que le médecin ait une écoute attentive et bienveillante. Il s’agit d’explorer à la fois les causes possibles et les conséquences émotionnelles et relationnelles du trouble. Et consulter est encore rare, car les personnes – majoritairement des femmes – concernées sont nombreuses à ne pas oser en parler.

Des conséquences réelles sur la vie

Pourtant, ce trouble peut impacter la qualité de vie de façon importante, avec une perte de confiance en soi, une baisse de l’estime de soi, un évitement du partenaire -aussi bien dans les relations sexuelles que dans les gestes affectifs – et une détérioration de la communication dans le couple.

Quels traitements sont possibles ?

Les options thérapeutiques sont encore limitées. Le seul traitement médicamenteux ayant reçu une autorisation de mise sur le marché (AMM) en Europe est un patch à base de testostérone (Intrinsa®), qui a été principalement développé pour les femmes ménopausées ayant subi une ablation des ovaires.

Mais dans bien des cas, le traitement passe par un accompagnement psychothérapeutique (en thérapie de couple ou sexothérapie) et une prise en charge de troubles associés (dépression, anxiété, douleurs…).

 

  • Source : Sexual Medicine Society of North America (SMSNA) - Gynécologie Obstétrique & Fertilité - WISHeS – Women’s International Study of Health and Sexuality

  • Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

Destination Santé
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