Le vaccin contre le cancer du col, sans doute dès 2006
31 octobre 2005
Après la réussite de ses essais dans 33 pays, la FDA pourrait au 4ème trimestre 2005 autoriser la production du vaccin contre les infections à papillomavirus humain (HPV). Sa mise à disposition interviendrait ” rapidement “, selon le fabricant.
” Le processus de fabrication est bien défini. Nous pourrons sans problème satisfaire la demande mondiale “, souligne Michael F. Thomas, Vice-président de la Division Vaccins de l’Américain Merck and Co, qui a développé le futur ” Gardasil “. Ce vaccin doit faire l’objet ces jours-ci à Paris de communications à la Conférence européenne contre le Cancer (ECCO), et devant la Société européenne pour la Radiothérapie et l’Oncologie (ESTRO). Il sera le second vaccin à autoriser la prévention d’un cancer humain après le vaccin anti-hépatite B. Il devrait être à disposition dès 2006. Comme l’a souligné Michael Thomas, sa production sera menée aux Etats-Unis et la distribution assurée à la fois par Merck et la joint-venture Sanofi-Pasteur-MSD.
Les premières régions à en disposer devraient être les Etats-Unis et l’Europe. Efficace contre 4 sérogroupes HPV, il s’inscrira dans la prévention du cancer du col de l’utérus, des cancers cervicaux non-invasifs et des condylomes génitaux. Les populations cibles seront bien sûr, essentiellement féminines : fillettes, adolescentes et jeunes femmes de la tranche d’âge 9-24 ans pour commencer (32 millions de sujets aux Etats-Unis, 37 en Europe), mais les études se poursuivent. Son application pourrait être étendue à la femme de 24 à 45 ans, soit des populations de 44 millions aux Outre-atlantique et 60 millions en Europe. Des travaux concernant la prévention de l’infection par condylomes chez l’homme sont aussi à l’ordre du jour.
La prévention du cancer du col sera un acquis majeur. On en compte actuellement près de 2,3 millions de cas dans le monde dont 80% dans les pays en voie de développement. Avec 510 000 nouveaux cas par an, cette maladie est la seconde cause de mortalité par cancers chez les femmes. Quant aux condylomes, ils toucheraient de 500 000 à 1 million de femmes par an selon les estimations.
L’actualité sera également marquée en 2006 par d’autres innovations, des deux côtés de l’Atlantique. La prochaine introduction de vaccins contre la gastro-entérite virale – provoquée par des rotavirus – est également très attendue. Ces gastro-entérites sont responsables chaque année d’un grand nombre de morts par déshydratation sévère. La mise au point d’un vaccin pentavalent – efficace contre cinq variétés de virus, n.d.l.r. – administré par voie orale, constituera un progrès marquant. Il ne résoudra cependant pas le problème des diarrhées essentiellement bactériennes qui, chaque année, tuent des millions d’enfants dans les pays les moins favorisés.
Enfin, l’on attend un vaccin contre les infections de l’adulte par le virus de la varicelle. Lesquelles sont responsables des zonas et des très pénibles douleurs post-zostériennes. Les derniers résultats de sa 3ème phase d’essais cliniques – sur 38 500 femmes et hommes de 50 ans et plus – auraient montré une réduction de 67% des douleurs post-zostériennes et de 51% des vésicules caractéristiques du zona. En cours d’enregistrement depuis avril 2005 auprès de la FDA, le dossier est soumis à l’Union européenne. Les populations concernées ont de 50 à 85 ans, ce qui représenterait une cible de 79 millions aux Etats-Unis, et 130 dans la “vieille” Europe.