Le vaginisme : la pénétration rendue impossible
08 février 2019
B-D-S Piotr Marcinski/shutterstock.com
Le vaginisme est une phobie de la pénétration. Fréquemment celle d’un pénis, mais parfois aussi de tout objet y compris un tampon ou le spéculum du gynécologue. Ce trouble entraîne une grande souffrance psychologique. Pourtant, elle peut être soignée par une prise en charge adaptée.
Le vaginisme se caractérise par « une peur panique de la pénétration, conduisant la femme qui en souffre à adopter différentes stratégies pour éviter l’éviter », explique le Collège nationale des Gynécologues et Obstétriciens (CNGOF). Il concerne environ 1% des femmes en âge de procréer, mais représente de 6 à 15% des consultations en sexologie. Le plus souvent, lorsque les patientes viennent consulter, elles se trouvent face à une crise dans le couple ou devant un désir d’enfant.
L’origine de cette phobie est diverse. Lorsque la femme n’a jamais supporté aucune pénétration, « la peur de la douleur est au premier plan ». Les femmes concernées « souffrent très souvent d’un manque d’information quant à leur propre sexe et sa représentation, l’idée d’un vagin beaucoup trop petit pour accueillir le pénis de l’homme est quasi-constante », poursuit le CNGOF. « Ceci active une angoisse, voire une panique, vis-à-vis de la douleur et de la déchirure imaginées par ces femmes. »
Dans le cas du vaginisme secondaire, qui survient après une période de rapports sexuels, la cause est souvent à trouver dans « une longue période de douleurs lors des rapports (dyspareunie) ».
Méconnaissance et incompréhension
Une grande souffrance accompagne cette phobie. Trop souvent, elle se heurte à une incompréhension de leurs proches et notamment de leur conjoint. « ‘Faites un effort’ ont-elles souvent entendu », rapporte le CNGOF. Or il est particulièrement difficile, voire impossible de surmonter une phobie sans aide professionnelle. Toutefois, le vaginisme se guérit très bien par le biais d’une prise en charge appropriée. N’hésitez pas à consulter votre médecin ou un psychologue.
Une thérapie cognitive et comportementale permettra souvent de surmonter la phobie. Par ce biais, les patientes pourront notamment « exprimer leurs angoisses ». Puis au travers d’un dialogue avec le thérapeute, elles remplaceront leurs idées fausses « par une éducation sexuelle et anatomique et surtout par un travail sur le corps avec prise de conscience de leur périnée et de leur vagin ».