Le VIH-SIDA aggrave la famine en Afrique
04 décembre 2002
« La famine en Afrique australe place le monde face à l’impact profond et dévastateur du SIDA », vient de déclarer Peter Piot, Directeur exécutif de l’ONUSIDA.
Dans un rapport qui fait Le point sur l’épidémie de SIDA 2002, cette agence des Nations unies décrit en effet les mécanismes selon lesquels le VIH alimente d’autres crises. A l’image de la famine en Afrique australe.
Depuis 1985, plus de 7 millions d’agriculteurs sont morts du SIDA dans les 25 pays les plus atteints d’Afrique. A ce rythme, dans 10 ans la pandémie aura fait disparaître parfois 25% de la main d’oeuvre agricole. Dans certains pays, les décès liés au SIDA peuvent ainsi provoquer un effondrement de la production agricole de… 60% !
Avec moins de main d’oeuvre productive, les pays éprouvent forcément davantage de difficultés pour survivre à la famine. Surtout lorsque d’autres facteurs, comme la sécheresse ou les inondations, viennent aggraver les répercussions de la maladie. En conséquence, 14 millions de personnes risquent de mourir de faim dans six pays particulièrement touchés par le SIDA : le Lesotho, le Malawi, le Mozambique, le Swaziland, la Zambie et le Zimbabwe.
Pour Peter Piot, « la famine est un exemple tragique de la manière dont cette épidémie se combine à d’autres crises pour créer des catastrophes plus grandes encore. Ce qui se passe aujourd’hui en Afrique australe illustre bien le fait que le SIDA ne peut pas être traité isolément ».