Le VIH/SIDA n’épargne pas les jeunes
01 décembre 2015
©Phovoir
Malgré diverses stratégies de prévention, l’épidémie de VIH en France reste active. Près de 7 000 nouvelles contaminations y sont recensées chaque année. Ainsi, deux populations sont particulièrement concernées : les « hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes (HSH) » et les personnes originaires d’Afrique subsaharienne (lors d’un rapport hétérosexuel). Qu’en est-il des adolescents et jeunes adultes ? La dernière livraison du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) apporte une réponse.
En 2013, près de 730 jeunes âgés de 15 à 24 ans ont découvert leur séropositivité au VIH. Soit plus de 11% de l’ensemble des découvertes. Pour commenter ces données, il convient de répartir ce public en deux classes : les adolescents (15-17 ans) et les jeunes adultes (18-24 ans). Ainsi parmi ces derniers, 686 ont été diagnostiqués positifs. Les deux tiers étaient des hommes, majoritairement contaminés lors d’un rapport homosexuel. Dans ce groupe justement, depuis 2003, le nombre de nouveaux cas a plus que doublé.
Cette augmentation chez les HSH apparaît comme alarmante. L’étude Presse gay et lesbiennes 2011 a en outre montré que les moins de 30 ans séronégatifs n’adoptaient pas nécessairement un comportement de prévention lors de rapports occasionnels.
De leur côté, les jeunes femmes ont presqu’exclusivement été infectées lors d’un rapport hétérosexuel. Les drogues injectables ne sont responsables « que » de 0,4% des nouveaux cas.
Enfin, pour l’ensemble de ces jeunes adultes, si la majorité est dépistée à un stade asymptomatique, pour 14% en revanche, le diagnostic est tardif (à un stade SIDA notamment).
Les adolescents plus épargnés ?
Les 15 – 17 ans semblent moins concernés. En 10 ans (entre 2003 et 2013), 524 d’entre eux ont appris leur séropositivité (65% des jeunes filles). Près de 6% de ces découvertes étaient liées à une transmission de la mère à l’enfant, diagnostiquée tardivement.
Face à ces constats et dans un contexte de banalisation de la maladie, « il est important de poursuivre et d’encourager les actions de prévention à l’égard des adolescents et des jeunes adultes. Cela passe par des projets intégrant les enjeux de santé sexuelle (prévention du VIH, des IST, des grossesses non désirées …) et d’actions spécifiques auprès des jeunes HSH », insistent les auteurs du BEH. « Les jeunes représentent une cible privilégiée pour lutter contre l’épidémie à VIH. A ce titre, ils bénéficient d’un programme de promotion de la santé sexuelle développé par l’INPES. Lequel repose notamment sur la mise à disposition gratuite, via les relais professionnels et associatifs, de brochures d’information et de matériel de prévention (préservatifs et gels lubrifiants). »