Le virus Ebola véhiculé par des chiens domestiques ?
05 avril 2005
Au Gabon, une équipe de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) a détecté la présence d’anticorps anti-Ebola chez des chiens exposés au virus. Cette espèce pourrait ainsi constituer un nouveau vecteur contaminant pour l’homme.
Le virus Ebola provoque chez ce dernier, une fièvre hémorragique fulgurante qui se produit le plus souvent en flambées épidémiques. Depuis 1994, sept d’entre elles ont affecté le Gabon et la République du Congo, provoquant 445 cas dont 361 mortels. Ce virus constitue donc un véritable problème de sécurité sanitaire.
Depuis 2001, les chercheurs de l’IRD tentent de comprendre ses modalités de circulation, depuis son hôte (réservoir) naturel jusqu’à l’homme. Selon eux, ” le cycle naturel du virus ne se limite pas à une simple transmission de l’hôte au singe puis à l’homme. Il est envisageable que plusieurs espèces réservoirs co-existent et que de nombreuses autres espèces animales puissent s’infecter, contribuant ainsi à la propagation du virus dans la nature. ”
Les chiens domestiques seraient-ils concernés ? ” Le pourcentage de chiens porteurs d’anticorps anti-Ebola croît de manière linéaire et significative à mesure que l’on s’approche des foyers épidémiques. De 9% dans les deux grandes villes du Gabon, la prévalence passe à 32% dans les villages où des cas humains ont pu être imputés à une source animale infectée. ”
Ces animaux domestiques pourraient donc s’infecter – par exemple au contact du cadavre d’un animal sauvage porteur du virus – et excréter du virus pendant un temps plus ou moins long. Ils deviendraient ainsi une source potentielle d’infection pour l’homme. ” Ceci pourrait expliquer certaines contaminations humaines non élucidées “, assure l’IRD dans un communiqué. ” Il est nécessaire d’évaluer le rôle des chiens dans les épidémies de fièvre Ebola, et de prendre en compte ce risque dans les mesures de lutte contre les épidémies “.