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« Volontiers médiatisé, l’échangisme correspond à une pratique très minoritaire au sein des couples » tient à cadrer le Dr Sébastien Garnero, docteur en psychologie clinique et sexologue. Si certains y trouvent une source d’épanouissement, il met toutefois en garde face aux dangers potentiels.
« Avant de se lancer dans l’échangisme, les deux membres du couple doivent être absolument raccords et plutôt épanouis dans leur sexualité », prévient-il. « Nous rencontrons cette pratique chez des couples dont les deux membres parviennent à dissocier sexualité et affectivité ce qui, j’insiste, n’est pas si fréquent… » Ils souhaitent en quelque sorte modifier leur routine, en quête d’un nouveau désir. « Mais sans en passer par l’infidélité, qui est quelque chose de caché » et susceptible de briser le pacte de confiance.
Dans ce contexte, « l’échangisme constitue ainsi un moyen de garder le contrôle, à deux, avec un autre couple qu’ils auront choisi », explique le psychologue. Lequel évoque également « une exploration sensorielle et sexuelle » et « un moyen de renforcer leur complicité ».
Toutefois, peu d’études semblent avoir été réalisées sur le sujet de l’échangisme. Il apparaît que « l’échangisme reste toujours très largement guidé, voire imposé par l’homme au sein du couple », rapportait en 2016, le psychiatre français Eric Guillem, au cours d’un travail conduit sur les « profils et pratiques sexuelles d’échangistes ».
Le Dr Sébastien Garnero confirme : « les deux composantes du couple doivent absolument être raccords sur le sujet. Or, nous constatons des situations dans lesquelles effectivement la femme se montre plutôt réfractaire, avant de s’engager, malgré tout ». Il pointe là une situation qui peut s’avérer dangereuse pour le couple. « La conjointe peut très mal vivre le passage à l’acte », prévient-il. Le psychologue décrit également une situation où « la femme s’attache à l’autre partenaire, suscitant la jalousie de son conjoint », celui donc qui l’a convaincue de se lancer dans l’échangisme. Et de revenir à cette dissociation entre la sexualité et les sentiments en quelque sorte : l’un y parvient, l’autre pas. Au point de plonger le couple dans une crise.
En ce sens, si les deux membres du couple ne sont pas en phase, Sébastien Garnero ne voit pas en cette pratique un levier pour sauver un couple déjà en crise. « Parfois, conclut-il, le fantasme doit rester à l’état de fantasme. »
Source : Sexologies, Volume 25, Issue 1, 2016, Pages 11-15 – Interview du Dr Sébastien Garnero (www.psy-france.com), 9 octobre 2024
Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : Emmanuel Ducreuzet
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