Lecteurs de glycémie : à quand le « sans aiguille » ?
24 mai 2011
Le lecteur de glycémie est le compagnon indissociable du diabétique. Avec les années, ces appareils sont devenus de plus en plus perfectionnés et précis. Ces matériels de haute technologie, aujourd’hui, sont des aides tout à fait précieuses, étroitement adaptées à chaque patient. Ils ne remplacent pas pour autant, la consultation médicale. Petit tour d’horizon (non exhaustif) des nouveautés avec le Pr Patrick Vexiau, chef du service de diabétologie à l’hôpital Saint-Louis de Paris, et Secrétaire Général de l’Association française des Diabétiques (AFD).
– Le lecteur BGStar® du laboratoire Sanofi aventis, offre un large écran rétro-éclairé et des chiffres faciles à lire. Les personnes âgées notamment, bénéficient de la sorte d’une utilisation plus confortable. « Comme tous les lecteurs de 2e et 3e générations », il permet un affichage rapide du résultat, entre 4 et 6 secondes après le test. Le codage se fait également de manière automatique. Un confort non négligeable, qui réduit le risque d’erreur de lecture ;
– Son petit frère, l’iBGStar®, est l’objet high-tech par excellence. Il est en effet compatible avec l’iphone® et l’ipodtouch®. De petite taille, il s’insère sous ces appareils portables. « Si la discrétion est un petit plus non fondamental, elle favorise aussi une meilleure autonomisation. Elle concoure ainsi à une meilleure observance », souligne le Pr Vexiau. Toutefois, l’essentiel réside dans le carnet d’auto-surveillance intégré au lecteur. Le patient entre les quantités de glucides ingérées et conserve ses résultats de glycémie pendant plusieurs semaines. Toutes ces données sont utilisées par le logiciel qui aide ensuite, à adapter le traitement insulinique.
« Cette analyse très complète ainsi que la possibilité d’échanger les données personnalisées par mail ou texto avec le médecin, sont très intéressantes », insiste le Pr Vexiau. Et si ces systèmes sont encore expérimentaux « ils ont de l’avenir. Car ils permettent de réduire le nombre de consultations intermédiaires, qui sont chronophages pour le patient… et pour le médecin. Tout cela, en facilitant un suivi plus régulier » ;
– OneTouch Verio Pro® de Lifescan, propose quant à lui une fonction d’alerte sur les tendances du patient à l’hypoglycémie ou à l’hyperglycémie. Grâce à la compilation des mesures de glycémie au fil du temps, le lecteur établit en effet une marge entre les deux situations de déséquilibre glycémique. « Lorsque cela se produit, un signal alerte le malade, notamment avant les repas. Avec la tendance de la journée ou des semaines précédentes, il a une vision fiable de sa glycémie », explique le Pr Vexiau ;
– Le lecteur de glycémie Vox® de Os Care s’adresse aux patients aveugles ou souffrant de rétinopathie diabétique. En effet, l’appareil indique oralement, en français ou en arabe, chaque étape à suivre pour calculer son taux de glucose. Il annonce ensuite le résultat du test en 5 secondes seulement ;
– A venir…Accu-Chek® Mobile du laboratoire Roche Diagnostics. Tous les lecteurs de glycémie fonctionnent en utilisant des bandelettes et un auto-piqueur. Le prochain lecteur du laboratoire Roche Diagnostics, dont la sortie en France est prévue pour la fin de l’année 2011, ne dérogera pas à cette règle. A ceci près que le patient ne manipulera plus les bandelettes. En effet, l’appareil sera équipé d’une cassette renfermant une cinquantaine de bandelettes, et d’un auto-piqueur équipé d’un barillet de lancettes intégré. A quand le lecteur sans piqueur ?
– « Un nouveau lecteur à écran tactile -Insulinx® – permettra de fixer les objectifs glycémiques, les apports alimentaires et conseillera ainsi en fonction de la glycémie, la dose d’insuline à injecter. Le futur lecteur du laboratoire Abbott sera une véritable aide à l’insulinothérapie fonctionnelle », assure le Pr Vexiau. Il sera disponible dès le 1er juin ;
Toutes ces évolutions technologiques et pratiques, appliquées aux lecteurs de glycémie, améliorent nettement la vie du diabétique. Pourtant « la consultation médicale, tous les 6 mois ou une fois par an, reste indispensable » insiste Patrick Vexiau. Elle permet de dresser régulièrement un bilan complet, et d’assurer un dépistage et un suivi systématiques des éventuelles complications de la maladie. « Le contact humain est irremplaçable ». Cela va sans dire… et encore mieux en le disant.
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Source : Interview du Pr Patrick Vexiau, chef du service de diabétologie à l’hôpital Saint-Louis de Paris, et Secrétaire Général de l’Association Française des Diabétiques, 16 mai 2011 ; de notre envoyée spéciale au congrès de la Société francophone du diabète 2011, Genève, 22-25 mars 2011