L’éducation positive est-elle vraiment la solution ?
09 novembre 2017
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L’époque où les châtiments corporels étaient une méthode pédagogique à part entière et l’autorité paternelle toute puissante est heureusement révolue. Aujourd’hui, on encourage la communication non-violente, la parentalité bienveillante et l’autonomie de l’enfant pour favoriser son bien-être. Sur le papier, on ne peut d’adhérer ! Mais au quotidien, est-ce aussi simple ?
Livres, blogs, ateliers, conférences… L’éducation positive est partout ! Ses porte-parole ? La psychothérapeute Isabelle Filliozat, la pédiatre Catherine Gueguen, l’ancienne éducatrice Catherine Dumonteil-Kremer… Leur leitmotiv ? Comme le rappelle Véronique Maciejak dans « 1, 2, 3, je me mets à l’éducation positive », cette dernière est « basée sur l’empathie, qui satisfait les besoins de l’enfant et exclut toute forme de violence, même verbale, lui permettant ainsi de développer de manière optimale ses capacités intellectuelles et relationnelles ». Un discours qui s’appuie largement sur les dernières découvertes des neurosciences concernant le développement cérébral de l’enfant. Et qui est applaudi par le Conseil de l’Europe lui-même.
Un idéal parfois culpabilisant pour les parents
Mais certains spécialistes de la petite enfance sont sceptiques face à la promotion de ce type d’éducation, la recherche du consensus pouvant pour eux se confondre avec une certaine forme de laxisme. Or s’il est indéniable que l’enfant a besoin de limites pour se structurer et être rassuré, accuser les parents appliquant les préceptes de l’éducation positive d’être démissionnaires est un faux-procès ! Chercher à accompagner son enfant dans la gestion de sa colère au lieu de l’envoyer se calmer au coin, prendre le temps de lui expliquer les choses, l’encourager à s’habiller seul demande beaucoup d’énergie et de persévérance de la part de l’adulte.
C’est d’ailleurs l’un des principaux reproches que l’on pourrait faire à l’éducation positive : nous faire culpabiliser quand on ne parvient pas à appliquer ses préceptes et que l’on perd son calme. Ou encore nous donner l’impression d’être d’abominables parents obtus quand on reste campés sur certaines positions. Or comme toujours en matière de parentalité, l’essentiel est se faire confiance et de chercher non pas à être un parent parfait mais « un parent suffisamment bon » pour reprendre l’expression chère au pédiatre Donald Winnicott. L’éducation positive propose beaucoup de pistes intéressantes. A chacun ensuite de faire le tri et de s’approprier les outils éducatifs qui lui correspondent le mieux.
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Source : 1, 2, 3, je me mets à l’éducation positive, Véronique Maciejak, Eyrolles, 160 pages, 14,90 euros
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Ecrit par : Aurélia Dubuc – Edité par : Dominique Salomon