Les amphèt’, ça détraque

26 octobre 2009

Extrêmement redoutées en raison des accidents graves qu’elles ont provoqués depuis des dizaines d’années, les amphétamines sont encore utilisées, notamment chez certains enfants « hyperactifs ». Et voici qu’elles font à nouveau parler d’elles ! Ainsi leur consommation à hautes doses dans le cadre d’une toxicomanie pourrait-elle provoquer des pertes de mémoire. Et cela, des années après l’arrêt.

C’est ce qui ressort d’une étude américaine menée sur le rat. L’équipe du Pr Joshuah Gulley (dans l’Illinois) a fait ingérer des amphétamines à des rongeurs dont l’âge correspondait à la fin de l’adolescence humaine. Or à l’âge adulte, les animaux ont présenté des pertes de mémoire importantes. « L’adolescence est une période de développement pour le cerveau et à cet âge, l’exposition à des drogues peut avoir des conséquences lointaines », explique le Pr Gulley. « Les adolescents sont particulièrement sensibles aux effets des amphétamines sur les fonctions cognitives, et ces effets peuvent persister bien après l’arrêt de la prise de stupéfiants ».

Faut-il pour autant s’inquiéter de la prise de traitements à base d’amphétamines, dans le cas de l’hyperactivité par exemple ? Les doses administrées aux rongeurs étaient élevées, correspondant davantage à ce que peut consommer un adolescent qui se drogue. Mais des études complémentaires seront nécessaires pour extrapoler ces résultats à l’espèce humaine. Rappelons qu’en France, 1,8% des filles et 2,6% des garçons de 17 ans ont déclaré en 2005 avoir déjà consommé des amphétamines, une fois au cours de leur vie.

  • Source : Annual meeting of the society of neuroscience, 21 octobre 2009 – Brochure Drogues et dépendance, éditée par l’INPES et la MILDT en mars 2007

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