Les autres ‘médecines’, avec discernement
02 février 2011
Naturopathie, kinésiologie, auriculothérapie relèvent de ce qu’il est convenu d’appeler des « pratiques de soins non-conventionnelles ». De plus en plus de malades et de bien-portants recourent à ces médecines qui se disent alternatives ou douces, ou à des psychothérapies plus ou moins sauvages. Objectif : se soigner ou se mettre en recherche de bien-être.
Ces disciplines seraient au nombre d’au moins 400 en France, d’après la Mission interministérielle de Vigilance et de Lutte contre les Dérives sectaires (MIVILUDES). Si certaines sont dénuées de risques et relèvent de la croyance personnelle, d’autres présentent de graves menaces pour le patient. Comment reconnaître une pratique à risque ? Comment se prémunir d’une dérive sectaire ? Le point avec Georges Fenech, président de la MIVILUDES.
– Les garanties professionnelles. Contrairement aux disciplines de la médecine conventionnelle, ces pratiques de soins ne sont pas sanctionnées par des années d’études. Toutefois depuis mai 2010, la loi oblige tout aspirant psychothérapeute à suivre une formation d’au moins 400 heures en psychopathologie clinique. « Sans pour autant que celle-ci représente une garantie totale, il vaut mieux vérifier que le spécialiste que vous consultez l’a suivie », conseille Georges Fenech. Pour ce faire, commencez donc par lui demander. Toute réponse alambiquée ou trop argumentée doit vous mettre la puce à l’oreille… Et pour une fiabilité optimale, vous avez également accès à un registre départemental sur lequel ne figurent que les psychothérapeutes reconnus.
– Discours anti-médecine conventionnelle ? Danger. Si la pratique de beaucoup de disciplines (comme l’imposition des mains) n’est pas nocive en elle-même, elle peut le devenir lorsqu’elle se présente comme une médecine de substitution. Par exemple, si le thérapeute décourage un cancéreux de suivre son protocole de chimiothérapie. « Un médecin allemand, le Dr Ryke Geerd Hamer, prône l’abandon du soin dans le cadre même de sa technique de ‘décodage biologique’. Il valorise l’idée qu’il faut soigner la cause du mal et non l’organe malade. Il a été condamné par la Cour d’appel de Chambéry mais 2 000 de ses émules pratiquent toujours sa méthode en France », avertit le président de la MIVILUDES. Pour ne présenter aucun danger, le thérapeute ne doit donc jamais s’opposer aux prescriptions de la médecine conventionnelle.
– Un coût décent. Si les tarifs restent à l’appréciation des thérapeutes, ils ne devraient pas être excessifs. « Lorsque chaque nouvelle consultation est plus chère que la précédente ou quand le thérapeute propose des stages ou des cures à plus de 1 000 euros, il faut se méfier », conseille Georges Fenech.
Le ministère de la Santé a mis en place un Groupe d’appui technique en février 2009. Composé de 30 personnalités de diverses institutions, il est chargé de recenser, d’identifier et d’évaluer les pratiques, pour ensuite informer le public. Des fiches seront rédigées par discipline et mises en ligne dans le courant de l’année 2011. Pour aller plus loin, n’hésitez pas à consulter le dossier réalisé par la Direction générale de la Santé (DGS).
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Source : Site de la Direction générale de la Santé, consulté le 30 janvier 2011 ; interview de Georges Fenech, président de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES), 21 janvier 2011