Les Bleus auront-ils la foot altitude ?

28 mai 2010

Les footballeurs qui disputeront la Coupe du Monde 2010 en Afrique du Sud vont devoir s’adapter pour aborder dans les meilleures conditions leurs matches en altitude. A 1 300 et 1 400 mètres d’abord. Puis jusqu’à 1 730 mètres à Johannesburg… s’ils passent le premier tour de la compétition.

« S’ils devaient jouer à Mexico, à plus de 2 250 mètres, ou à La Paz, à 3 650 mètres, les joueurs auraient été obligés de se préparer pendant 3 semaines au moins », explique le Dr Eric Jousselin, médecin chef de l’Institut national du Sport, de l’Expertise et de la Performance (INSEP). Heureusement, les altitudes sud-africaines n’ont rien à voir avec les sommets américains. « En plus il ne faut pas oublier qu’il s’agit de sportifs de haut niveau, en forme et préparés », rappelle-t-il. Et, à la différence d’un marathon – qui exige un effort intense en continu – le football est un sport collectif. Chacun des joueurs peut aisément s’accorder plusieurs minutes de répit pendant la rencontre. Le Dr Jean-Marcel Ferret, ancien médecin de l’équipe de France de football, championne du monde en 1998, ajoute que si l’oxygène se raréfie en altitude, « la semaine de Bleus à Tignes, à 2 000 mètres d’altitude, a stimulé chez eux les processus de transport de l’oxygène du cœur vers les muscles ».

En altitude, plus encore qu’au niveau de la mer, l’hydratation est essentielle car l’air est plus sec. « Les sportifs le savent et boivent régulièrement, pendant l’échauffement et ensuite à chaque occasion, arrêt de jeu ou changement de joueur », indique Eric Jousselin. Mais l’altitude n’est pas le seul facteur à prendre en compte : « la température, le taux d’humidité, le vent ou encore l’ensoleillement » jouent également un rôle important. Pas d’inquiétude donc pour ce Mondial qui se déroulera pendant l’hiver austral. Un climat tempéré et pas trop d’humidité. Concernant la fatigue, « elle vient plus rapidement », indique le Dr Jean-Marcel Ferret. Mais la question se posera davantage dans les phases finales, en cas de prolongations.

La méthode de récupération, quant à elle, est la même sur ces sommets qu’au niveau de la mer. Mais « elle doit être soignée et un peu plus longue », précise le Dr Ferret qui conseille « une bonne hydratation dans les deux heures suivant le match pour reconstituer les réserves en eau ». Un décrassage, souvent pratiqué sous la forme d’un petit footing de 5 à 10 minutes avant d’aller à la douche, est également recommandé. « Cela permet de revenir au calme de façon douce et de détendre les muscles », rappelle le Dr Jousselin. Certains stades – et les hôtels 5 étoiles des joueurs – possèdent également des piscines et des équipements de balnéothérapie pour la détente. Cette dernière naturellement, dépendant beaucoup des résultats sportifs de l’équipe…

  • Source : Interview du Dr. Eric Jousselin, 27 mai 2010 ; interview du Dr Jean-Marcel Ferret, 28 mai 2010.

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