Les cardiopathies congénitales ne sont pas une contre-indication à la grossesse

25 octobre 2021

Les femmes nées avec une cardiopathie congénitale peuvent mener à terme une grossesse. Tout du moins dans les pays offrant un système de santé de qualité. C’est l’enseignement d’une large étude menée en Allemagne dans laquelle aucun décès n’a été observé dans la cohorte suivie.

Les cardiopathies congénitales sont des maladies du cœur caractérisées par une malformation cardiaque présente à la naissance. Les progrès médicaux chirurgicaux ont permis d’améliorer la survie des enfants concernés depuis plusieurs dizaines d’années. Désormais, ils parviennent à l’âge de fonder une famille et en éprouvent souvent le désir. Or pour le moment, les médecins ont plutôt tendance à le déconseiller aux femmes nées avec une de ces malformations. Mais est-ce vraiment fondé ?

Pour le savoir, une équipe de l’Hôpital universitaire de Münster en Allemagne a suivi 7 512 grossesses chez 4 015 femmes porteuses d’une cardiopathie congénitale entre 2005 et 2018. Cette cohorte a été comparée à un groupe contrôle de 11 225 grossesses chez 6 502 femmes sans cardiopathie congénitale. Le résultat a été « inattendu et fantastique », estiment les auteurs. En effet, « aucune femme n’est décédée durant la grossesse, à l’accouchement ou durant au moins 9 mois après la naissance ».

Quels risques pour la santé de l’enfant ?

Toutefois, « davantage de complications ont été observées chez les femmes nées avec une cardiopathie congénitale », notent les auteurs. Celles-ci concernaient davantage la santé de l’enfant que celle de la mère. Par exemple, « le risque de fausse couche ou de décès de l’enfant dans son premier mois était légèrement augmenté par rapport au groupe contrôle ». De plus, ces enfants présentent un risque 6 fois supérieur de naître eux-mêmes avec une cardiopathie congénitale. Enfin, le taux de césarienne était de 40% contre 31,5% dans le groupe contrôle.

Cela dit, une prise en charge de qualité de la mère et de l’enfant, avec une possible chirurgie et/ou une hospitalisation prolongée si nécessaire permet dans la majorité des cas de réduire ces risques ou de les gérer. C’est pourquoi « de tels résultats auraient peu de chances d’être obtenus dans des pays disposant de moins de ressources », ajoutent les auteurs.

  • Source : European Heart Journal, 12 octobre 2021

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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