Les chiffres parlent mieux avec le temps

10 mars 1997

Les études sur le risque cardio-vasculaire ont souvent d’autant plus d’intérêt qu’elles portent sur une plus longue période d’observation des personnes à risque et des malades. En prenant du recul, on peut affiner son jugement et éviter des conclusions hâtives.

On sait que faire baisser le cholestérol modère le risque cardio-vasculaire après un infarctus. Par ailleurs, un certain nombre de patients ayant bénéficié après infarctus d’un pontage ou d’une dilatation des artères coronaires doit subir à nouveau un autre acte chirurgical dans les années qui suivent.

Deux groupes de 2.200 personnes ont reçu soit un médicament pour faire baisser le cholestérol, soit un placebo, c’est à dire une substance inerte qui n’a que l’apparence physique d’un médicament. Au bout d’un an, 2,3% des patients de chaque groupe ont dû subir une reintervention. Le traitement avait-il donc été efficace? Oui, car après 2 ans la proportion de malades qui ont dû être réopérés est passé à 3,5% dans le groupe placebo contre 2,6% dans le groupe traité. Et au bout de 5 ans, 4,7% de patients qui prenaient un placebo ont été opérés de nouveau, contre seulement 1,7% de ceux qui recevaient un traitement efficace. Comme quoi la persévérance paie…

  • Source : JAMA 05.02.97

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