Les diabétiques se portent mieux, mais…

Baisse de la pression artérielle, de la glycémie (le taux de sucre dans le sang, n.d.l.r.) et du cholestérol… D’une manière générale, l’état de santé des 2,5 millions de diabétiques traités en France s’améliore.

C’est ce qui ressort des résultats publiés mardi, de l’étude Entred conduite en 2007. Ces derniers, comparés à ceux de 2001, montrent toutefois que de « nombreux progrès restent à faire ».

Les auteurs mettent en évidence une inquiétante progression parmi les diabétiques de l’obésité: + 7% en comparaison à 2001, si bien qu’actuellement quatre diabétiques sur dix sont concernés. Les complications (cardiaques, ophtalmologiques et podologiques) de la maladie semblent également plus fréquentes.

« Cette augmentation du nombre des complications est essentiellement due à l’allongement de la durée de vie » relativise le Pr Michel Pinget, chef du service d’endocrinologie, diabète et maladies métaboliques aux Hôpitaux universitaires de Strasbourg. Il s’est ainsi exprimé en marge du Congrès de Diabétologie de l’ALFEDIAM, qui se tient actuellement dans sa ville.

Des conseils diététiques qui ne passent pas

Les résultats d’Entred y sont d’ailleurs particulièrement commentés, notamment ceux relatifs à la prise en charge nutritionnelle des patients. En 2007, seul un diabétique sur cinq a bénéficié d’une consultation diététique auprès, le plus souvent d’une infirmière ou d’un(e) nutritionniste. Michel Pinget n’y va pas par quatre chemins : « nous n’arrivons pas à faire passer nos messages quant à l’importance du respect des règles hygiéno-diététiques. Nous sommes totalement inefficaces auprès de cette population, qui fondamentalement aime bien manger ».

Le spécialiste pointe aussi du doigt les messages diététiques, souvent « trop compliqués à comprendre ou à mettre en œuvre. A titre d’exemple, consommer 5 fruits et légumes par jour, ce n’est déjà pas simple. Globalement, je dis à mes patients de manger plus de fruits et de légumes, de proscrire les boissons sucrées voire la bière ». Sans oublier bien sûr, la pratique régulière d’une activité physique.

Davantage suivies, ces règles en plus d’améliorer la santé des patients, feraient chuter le montant des remboursements versés par l’Assurance-maladie aux personnes diabétiques (pour leur diabète ou d’autres maladies associées). En 2007, cette enveloppe s’élevait à près de 13 milliards d’euros.

• 

  Source : Etude Entred (pour Echantillon national témoin représentatif des personnes diabétiques), 17 mars 2008 – De notre envoyé spécial au 35ème Congrès de l’Association de Langue française pour l’Etude du Diabète et des Maladies métaboliques (ALFEDIAM), 17-20 mars 2009, Strasbourg.