











Plus de 3 000 violations dans 69 pays… Pas brillant, le bilan de l’application du Code international d’éthique pour la Commercialisation des Substituts du Lait maternel, établi par l’International Baby Food Action Network (IBFAN) pour 2003-2004.
Basé sur des observations faites entre janvier 2002 et avril 2004, ce travail épingle 16 compagnies dans le monde, dont les deux frères ennemis Nestlé et Danone.
L’IBFAN souligne notamment, qu’une étude menée en France en 2001 a classé les deux groupes comme “les pires (sic) annonceurs sur le marché des nourritures infantiles” avec 72% du marché total. Dont 45% pour le seul groupe Danone… Différents produits sont épinglés nommément, de même que les pratiques de ces compagnies à l’international.
Les 98 pages du rapport paraissent bien documentées, mais le groupe Danone considère que “les violations rapportées par l’IBFAN sont souvent difficiles à vérifier, car généralement ni datées ni précisément localisées.” Elles sont néanmoins bien illustrées par les photographies des conditionnements litigieux. Le géant français de l’agroalimentaire n’est pas seul épinglé, loin s’en faut ! Les dossiers de 14 autres compagnies parmi lesquelles Gerber, Heinz, Mead Johnson, Milupa, Nutricia et Wyeth – pour ne mentionner que les plus connues- sont également décortiqués.
Contacté, Danone affirme que sa filiale Blédina “soutient le Code international de commercialisation des substituts de lait maternel et est en totale conformité avec lui, notamment en ce qui concerne les règles d’étiquetage.” Ainsi les emballages de préparations pour nourrissons mentionnent-ils systématiquement depuis 1998, que “le lait maternel est l’aliment idéal du nourrisson ; cependant, si votre enfant a besoin d’un complément lacté, consultez préalablement votre médecin.” Certes, une mention sur une étiquette ne peut à elle seule contre-balancer certaines pratiques – échantillonnage – ou certains discours commerciaux prohibés. Mais c’est mieux que rien.
Danone se réclame également de la caution d’un fonds d’investissement norvégien, le groupe Storebrand. Ce dernier, qui gère 20 milliards d’euros de portefeuille, fait dans l’investissement “socialement responsable” dans les domaines de l’énergie, des télécommunications, de la technologie et de la finance. Quoi qu’il en soit les intéressés auront matière à peaufiner leurs réponses à ce brûlot. Lequel se réclame du directeur général de l’OMS et de ses plus récentes injonctions en la matière!
Le 23 mars dernier en effet, lors du lancement de la Stratégie mondiale pour la nutrition infantile, le Dr Lee Jong-wook avait clairement rappelé la position de l’OMS. “Pratiquement toutes les mères sont en mesure d’allaiter. A condition qu’elles disposent d’une information véridique et qu’elles reçoivent le soutien nécessaire de leurs familles, de la société et du système de soins.“
Source : La Lettre de Destination Santé n°9, 24 juin 2004
Recevez chaque jour par e-mail les dernières actualités santé.