Les hormones féminines influent sur l’asthme
03 février 2014
Pendant la grossesse, un asthme mal contrôlé peut être à l’origine de prématurité ©Phovoir
Avant l’adolescence, l’asthme concerne davantage les garçons (deux tiers des patients) que les filles (un tiers). A l’âge adulte, la maladie devient plus fréquente chez la femme. Mais également plus sévère. Les explications du Dr Anne Prud’Homme, pneumologue à Tarbes, que nous avons interrogée dans le cadre du Congrès de Pneumologie de Langue française qui s’est tenu du 31 janvier au 2 février à Marseille.
« Les hormones féminines agissent sur l’hyperactivité bronchique », souligne-t-elle. « Par exemple avant les menstruations, entre 20% et 40% des femmes asthmatiques souffrent d’une exacerbation de leur maladie. Or bien souvent elles ont du mal à l’identifier parmi l’ensemble des troubles menstruels. C’est pourquoi il est important que pneumologue et gynécologue interrogent précisément leurs patientes pour ensuite leur proposer d’adapter les traitements avant et après les règles ».
Surveiller la période de ménopause
Par ailleurs, 30% des femmes voient leur asthme s’aggraver pendant la grossesse. « Il est nécessaire d’identifier au mieux ce risque afin de mettre en place très tôt des mesures préventives », poursuit le Dr Prud’Homme. « La clé, c’est de garder le contrôle de la maladie et de ne surtout pas arrêter les traitements ». Or certaines femmes qui craignent pour la santé de leur futur enfant sont tentées de cesser de prendre leurs médicaments. Au cours de la grossesse, « une femme asthmatique devrait être suivie à la fois par son médecin traitant, son gynécologue et son pneumologue », insiste-t-elle. « Il n’y a pas assez de coordination entre ces professionnels ».
Autre moment crucial de la prise en charge de l’asthme : la ménopause. « Pendant cette période, certaines femmes qui n’ont jamais souffert de la maladie peuvent la développer. D’autres, asthmatiques, voient le nombre des exacerbations augmenter ».
Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : David Picot
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Source : Interview du Dr Anne Prud’Homme, 1er février 2014 - 18e Congrès de Pneumologie de Langue française, Marseille, du 31 janvier au 2 février 2014