Les insomnies à la quarantaine peuvent conduire à un déclin cognitif
16 juin 2022
Ne pas prendre les insomnies à la légère. Des chercheurs finlandais viennent de montrer que connaître des difficultés de sommeil à la quarantaine augmente le risque de troubles cognitifs plus tard dans la vie, comme la maladie d’Alzheimer.
En France, 15 à 20% de la population souffrent d’insomnie, et la moitié est concernée par une forme grave. Les difficultés ponctuelles sont monnaie courante. Elles sont généralement liées à un événement ou un comportement perturbant comme un stress, une déprime, la consommation d’excitants…
Mais lorsque ces épisodes viennent à perdurer, l’impact sur la santé est réel… Comme le rappelle la Fédération pour la recherche sur le cerveau, « dormir est indispensable au développement et à la maturité cérébrale. Le sommeil participe à la consolidation de la mémoire et permet au cerveau de se nettoyer des déchets et toxines accumulés au cours de la journée. Et le manque de sommeil peut avoir des effets néfastes sur nos capacités cognitives : il nuit à notre attention et à notre vigilance, réduit nos capacités à ressentir, à imaginer et à créer, affecte notre humeur et nos émotions ».
Et ces effets délétères peuvent se faire ressentir des années – voire des dizaines d’années – plus tard. Ainsi, des chercheurs de l’Université d’Helsinki viennent d’établir un lien clair entre le fait de souffrir d’insomnies à la quarantaine et celui de développer des troubles cognitifs à l’âge de la retraite.
En suivant des volontaires sur plus de 15 ans, les scientifiques ont observé que plus les symptômes d’insomnie étaient sévères au moment de ce que les anglo-saxons appellent la « midlife », que l’on pourrait traduire par « le milieu de la vie », plus les fonctions cérébrales s’affaiblissaient en vieillissant. Par ailleurs, les problèmes de mémoire, de capacité d’apprentissage et de concentration augmentaient à mesure que les symptômes d’insomnie se prolongeaient.
Pas irréversible
Autre enseignement, l’étude a démontré que si les symptômes d’insomnie s’atténuaient au fil des ans, le fonctionnement cognitif s’avérait meilleur à l’âge de la retraite, et ce comparé aux problèmes persistants. Selon les chercheurs donc, « les symptômes d’insomnie de longue durée devraient être considérés comme des facteurs de risque de mauvais fonctionnement cognitif à venir. »
Retrouver de bonnes habitudes de sommeil à la quarantaine paraît donc primordial. Pour cela :
- Adoptez des horaires de coucher réguliers ;
- Pratiquez une activité physique régulière, et surtout à distance du coucher ;
- Ne surchauffez pas votre chambre et évitez toute source de lumière (comme un réveil…) ;
- Bien entendu, évitez l’alcool qui contrairement à une idée reçue ne favorise pas le sommeil de qualité. Pas plus que le tabac, qui est un stimulant.
Et si votre sommeil vous semble peu réparateur, n’hésitez pas à demander conseil à votre médecin.