











Accueil » Bien-être » Insolite » Les jurons, insultes ou gros mots peuvent-ils atténuer la douleur ?
© Ollyy/Shutterstock.com
Pour notre santé, est-il bon de proférer des insultes ? Dans certaines situations douloureuses, nous sommes nombreux à lâcher des gros mots, que la morale nous interdit d’écrire ici. Nous éprouvons même le sentiment que ces injures participent à nous apaiser. Mais est-ce réellement le cas ? Qu’en dit la science ?
A l’Université de Keele, dans le centre de l’Angleterre, Richard Stephens est devenu un spécialiste de la question. Auteur d’un ouvrage intitulé The Hidden Benefits of Being Bad que l’on pourrait traduire par Les bienfaits cachés de la méchanceté, ce psychologue a étudié les éventuelles vertus analgésiques de la grossièreté.
Parmi ses travaux, citons l’un d’entre eux, conduit en 2009. Il avait alors demandé à une soixantaine d’étudiants de première année de participer à une expérience. Celle de plonger la main dans une baignoire d’eau glacée et de l’y maintenir le plus longtemps possible. Durant l’immersion, certains avaient la permission de jurer tandis que d’autres devaient se contenter de mots neutres.
Résultat, lorsqu’ils juraient, les volontaires étaient capables de garder leurs mains dans l’eau glaciale 50 % plus longtemps. Stephens en concluait que « jurer aidait les gens à résister à la douleur » et il l’expliquait ainsi : « cela stimule le système nerveux sympathique engendrant une analgésie induite par le stress ». Cette forme naturelle de soulagement de la douleur fait partie de la réaction de « combat – fuite », c’est-à-dire la façon dont notre organisme réagit face à un danger : poussée d’adrénaline, accélération du rythme cardiaque…
Le scientifique prévient néanmoins : « l’effet (anti-douleur) est bien plus important pour les personnes qui ne jurent pas régulièrement dans la vie de tous les jours. »
Enfin, toujours selon l’équipe de Richard Stephens, jurer à haute voix pourrait aussi nous rendre plus fort. Dans un autre travail mené auprès de cyclistes, il a ainsi observé que les athlètes qui proféraient des grossièretés amélioraient leurs performances de 8 %, car cela les aidait à se distraire de la douleur d’un exercice intense.
Source : https://www.keele.ac.uk/
Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet
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