Les maths au lycée : primordiales pour la santé cérébrale

15 novembre 2021

Théorèmes de Thalès ou de Pythagore, dérivés, fonctions… Autant de termes qui ont hanté la scolarité de nombreux adolescents. Avec au bout du compte une même question : à quoi ça sert les maths ? Si l’on en croit une équipe britannique, étudier cette matière serait essentiel au développement cognitif.

« Les Mathématiques, ça ne sert à rien dans la vie. » Qui n’a jamais entendu (ou prononcé) cette phrase ? Pourtant, aux dires de chercheurs de l’Université d’Oxford, arrêter de pratiquer les maths au lycée pourrait affecter négativement le cerveau.

Pour parvenir à cette conclusion, ils ont conduit une petite expérience sur 133 élèves âgés de 14 à 18 ans. Contrairement à de nombreux pays dans le monde, au Royaume-Uni, les élèves de 16 ans peuvent décider d’arrêter d’étudier les mathématiques. Ce qui a permis aux scientifiques d’examiner si l’absence de cet enseignement pouvait avoir un impact sur le développement du cerveau et sur la cognition, et ce par rapport à ceux qui ont continué à bucher en maths.

En soumettant les participants à des IRM fonctionnelles, les auteurs ont pu observer que les lycéens qui n’étudiaient pas les mathématiques présentaient une quantité inférieure d’un neurotransmetteur (acide gamma-aminobutyrique ou GABA) dans une région clé du cerveau impliquée dans de nombreuses fonctions cognitives comme le raisonnement, la résolution de problèmes, la mémoire et l’apprentissage.

Par ailleurs, les chercheurs n’ont pas constaté de différences de niveau de GABA avant que les adolescents n’arrêtent d’étudier les mathématiques.

Pour Roi Cohen Kadosh, professeur de neurosciences cognitives à l’Université d’Oxford, « l’adolescence est une période importante de la vie qui est associée à d’importants changements cérébraux et cognitifs. Malheureusement, la possibilité d’arrêter d’étudier les mathématiques à cet âge semblent conduire à des écarts importants (…) Tous les adolescents n’apprécient pas les mathématiques, nous devons donc étudier des alternatives possibles, telles que la formation à la logique et au raisonnement qui engageraient la même zone cérébrale que les mathématiques. »

  • Source : Proceedings of the National Academy of Sciences

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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