Les médicaments à la longue, c’est difficile à prendre…
16 décembre 2005
“Alors s’il vous plaît, essayez de faire simple !” C’est en substance le message lancé à Genève par Gabriele Suppan à la communauté médicale. Un message dicté par l’expérience, douloureuse, du traitement au quotidien d’une maladie invalidante.
Responsable de la Ligue autrichienne contre l’Ostéoporose, elle s’est trouvée au coeur d’une étude auprès de médecins, et de leurs patientes soignées pour ostéoporose. Alors qu’un tiers des Autrichiennes de 50 ans et plus souffre de cette maladie, seules 25% de celles qui sont atteintes le savent ! Pire, une sur cinq seulement reçoit le traitement nécessaire. Mais il y a plus préoccupant.
Dans ce pays parmi les plus développés au monde, “avec un haut niveau d’éducation sanitaire, pratiquement 90% des femmes hospitalisées souffrent d’un grave déficit en vitamine D” explique Suppan. Cette vitamine est essentielle à l’absorption du calcium dans l’intestin et à sa fixation sur les os, et la réalité française ne doit guère être différente. Mais alors qu’en Autriche l’assurance maladie “accorde automatiquement et gratuitement à toute femme traitée par administration hebdomadaire de bisphosphonates, une supplémentation en vitamine D et calcium, (…) plus de 80% de ces femmes admettent ne pas prendre leurs comprimés au quotidien.”
Pourtant, “elles devraient attacher la même priorité à leurs apports en vitamine D qu’à la visite à leur médecin, l’exercice physique, l’hygiène alimentaire et même… la prise de leur traitement contre l’ostéoporose. Nous espérons que (ce constat) fera l’effet d’un réveil, tant auprès des médecins que de leurs patientes. C’est à eux de trouver le meilleur moyen pour qu’il en soit bien ainsi“, en simplifiant les traitements et en réduisant, autant que possible, le nombre des médicaments nécessaires.