Les nageurs deviendraient allergiques au chlore

26 janvier 2012

Le fait de fréquenter trop assidument les bassins couverts ne serait pas bon pour les poumons. Une équipe franco-canadienne est parvenue à cette conclusion après avoir comparé des prélèvements de tissus pulmonaires pratiqués sur des nageurs de haut-niveau, et sur des asthmatiques « légers ». Les résultats des deux groupes ont présenté d’inquiétantes similitudes… Conclusion : les poumons des nageurs seraient victimes du chlore…

Les chercheurs ont réuni un premier groupe de 23 nageurs canadiens de haut niveau, âgés en moyenne de 21 ans. Parallèlement, ils ont rassemblé 10 asthmatiques légers et 10 jeunes gens du même âge, sans pathologie respiratoire.

Après analyse de leurs prélèvements, ils ont décelé chez les nageurs d’élite, des taux 6 fois plus élevés de cellules immunitaires que chez les sujets sains. Or ces cellules assurent la défense de l’organisme en cas d’asthme ou d’allergies. En fait, les poumons de ces nageurs présentaient des caractéristiques proches de ceux des asthmatiques. Ils étaient également le siège de phénomènes inflammatoires et les auteurs y ont également retrouvé des tissus cicatriciels, sans pour autant que ces derniers puissent être associés à l’existence d’un état asthmatique.

Du chlore dans l’air des piscines

D’après les auteurs, le principal responsable de cet état de choses serait… l’air des piscines couvertes. En effet, les athlètes suivi dans le cadre de cette étude avaient une caractéristique en commun : celle de fréquenter toute l’année, et plusieurs fois par semaine, les bassins olympiques couverts. Dans la plupart de ces piscines, le chlore est utilisé pour désinfecter l’eau et réduire le risque de propagation de bactéries. Au contact de la sueur, de l’urine et des cheveux notamment, ce chlore est dégradé en dérivés chlorés très volatiles.

Or ces substances, évoluant au-dessus des bassins, peuvent être inhalées par les nageurs. « Cette exposition aux dérivés chlorés pourraient causer des dommages au tissu pulmonaire », conclut Valérie Bougault, principal auteur de ce travail.

Ce n’est pas la première fois que le chlore des piscines est ainsi mis en cause. Deux études réalisées auprès d’enfants et publiées en 2007, avaient déjà montré que l’exposition à de fortes concentrations de chlore augmentait la sensibilité aux allergènes aériens, favorisant ainsi une hyperréactivité bronchique.

  • Source : The Journal of Allergy and Clinical Immunology, 26 décembre 2012

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