Les pièges à moustique, qu’est-ce que c’est ?

22 novembre 2021

Les moustiques sont les vecteurs de nombreuses maladies comme le paludisme, la dengue ou encore le chikungunya. La lutte contre leur prolifération participe à la prévention de ces maladies. Outre la destruction des lieux de ponte et l’utilisation de produits antimoustiques, certaines régions françaises utilisent depuis peu des pièges à moustiques. De quoi s’agit-il ? Sont-ils efficaces ?

Les moustiques constituent un fléau dans de nombreux pays car ils transmettent des maladies infectieuses mortelles, en particulier pour les enfants. C’est le cas du paludisme mais aussi de la dengue et du zika. Depuis plusieurs années, certains moustiques porteurs de maladies se sont installés dans l’Hexagone. C’est pourquoi les autorités développent des moyens de prévention. Parmi eux, peu connus encore, les pièges à moustiques.

Comme le rappelle l’Anses, « il existe deux principaux types de pièges utilisés pour lutter contre les moustiques femelles, qui sont les seules à piquer et à pouvoir transmettre les agents pathogènes » :

– ceux « imitant un lieu de ponte, sont constitués d’un récipient rempli d’eau et permettent de piéger les femelles venues pondre par divers moyens : insecticide, bandes collantes…. » ;

– ceux qui « les attirent en simulant la respiration d’un être vivant par la diffusion de gaz carbonique (CO2) et/ou à l’aide d’attractants visuels ou olfactifs (par exemple en simulant l’odeur corporelle humaine avec de l’acide lactique) ».

En France, les Agences régionales de santé (ARS) désignent les opérateurs chargés d’intervenir pour limiter la propagation des moustiques. Selon l’analyse réalisée par l’Anses, il existe « un faisceau de preuves montrant que les deux types de pièges peuvent être efficaces de façon préventive, pour diminuer les populations de moustiques à moyen et long termes (sur plusieurs semaines, mois, voire années), à condition qu’ils soient bien entretenus et qu’il y ait suffisamment de pièges », détaille Johanna Fite, responsable de la mission « vecteurs » à l’Anses. Néanmoins, « ils ne constituent pas une solution miracle ». Et ils sont plus efficaces en complément d’autres moyens de lutte, notamment l’élimination des gites larvaires.

Efficaces contre les maladies ?

Pourtant, « certains opérateurs utilisent les pièges lorsque des cas de maladie vectorielle sont identifiés ». Ainsi, « des pièges sont installés pendant trois à six semaines autour du domicile des personnes infectées ». Pourtant aucune preuve d’efficacité n’a été apportée à ce jour « pour limiter rapidement la propagation des maladies lorsque les virus sont déjà en circulation ».

En attendant des données supplémentaires en la matière, « les pièges à moustiques ne devraient être utilisés que comme mesure préventive, ou lorsqu’il n’est pas possible d’utiliser d’insecticide, par exemple lorsque la zone à traiter est proche d’un cours d’eau ou inaccessible », conclut l’Anses.

A noter : La commercialisation des pièges à base de CO2 est autorisée selon un régime transitoire jusqu’en juillet 2022. Ensuite, sans obtention d’AMM, ils ne pourront plus être vendus en France.

  • Source : Anses, novembre 2021

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

Aller à la barre d’outils