Les prématurés : moins brillants, mais plus sérieux…
24 janvier 2002
Une fois parvenus à l’âge adulte, les grands prématurés présentent certes des résultats intellectuels inférieurs à ceux des enfants nés à terme. Mais ils semblent… plus réfléchis. Le Pr Maureen Hack, de l’hôpital des enfants de Cleveland, aux Etats-Unis, a suivi 242 adultes de 20 ans nés prématurément entre 1977 et 1979. Pour constituer le groupe contrôle, 233 sujets nés avec un poids normal ont également participé à ce travail.
L’auteur a évalué le niveau d’éducation, les capacités intellectuelles, le bilan de santé ainsi que les comportements des deux groupes. Près de 75% des « prématurés » ont obtenu un diplôme de l’enseignement secondaire, contre 83% parmi ceux du groupe contrôle. Parmi les prématurés, seuls les hommes ont été moins nombreux à effectuer des études supérieures. Et 41% des adultes ont poursuivi des études universitaires. Ces résultats sont d’autant plus surprenants que les études, aux Etats-Unis, sont payantes… Et donc accessibles seulement à une « élite » socio-économique !
Par ailleurs le quotient intellectuel des prématurés était de 87, contre 92 pour le groupe contrôle. Encore un résultat étonnant !Toutefois, ils ont été plus nombreux à présenter des difficultés intellectuelles d’ordre neurosensoriel, – paralysie, cécité,… – avec un score de 10% contre moins de 1%.
Mais s’ils sont moins brillants, ces grands prématurés ont la particularité d’être moins enclins aux comportements à risques. Qu’il s’agisse de drogue, d’alcool, de tabac ou de comportements sexuels, ils semblent beaucoup moins attirés par le risque que les enfants nés à terme.
Pour les auteurs, l’explication est simple : «Les enfants prématurés ont bénéficié d’une attention plus soutenue de la part de leurs parents».