Les premiers pas de la télémédecine de brousse
11 mars 2002
« Mettre la haute technologie au service de la santé pour tous », notamment des populations très isolées… Voilà l’objectif ambitieux d’une nouvelle organisation humanitaire : la Fissa.
La Force d’Intervention Sanitaire et Satellitaire Autoportée allie médecine de brousse et (très) haute technologie. Elle vient de conduire une expérience pilote au Sénégal. Ses résultats sont prometteurs…
L’histoire d’une jeune femme de Kédougou, une ville située à 740 km de Dakar en est la parfaite illustration. Atteinte de stérilité, elle a été examinée sur place par des médecins équipés d’un ordinateur, d’un téléphone satellitaire et d’un échographe ! Les clichés ont été envoyés dans un hôpital de Dakar où d’autres médecins spécialisés ont décelé un kyste aux ovaires…
« Nous travaillons avec les autorités sanitaires locales » souligne Ghislaine Alajouanine, instigatrice du projet et présidente de la Fissa. « Notre objectif est de rapprocher les populations afin qu’elles communiquent et s’approprient ces technologies ».
D’ici 2004, des dispensaires mobiles équipés de liaisons satellitaires – dont les communications sont mises gratuitement à disposition par le Centre national d’Etudes spatiales (CNES) – sillonneront le Sénégal et d’autres pays du continent.
Ils se déplaceront vers les malades, avec à leur bord deux médecins, un manipulateur en radiologie et un technicien de laboratoire faisant office de chauffeur ! Et chaque véhicule sera équipée d’une « salle » d’examen et des équipements de chirurgie légère ou d’obstétrique.
La FISSA va s’attaquer en priorité au paludisme, à la bilharziose et surtout à la mortalité maternelle et infantile que « nous pouvons faire chuter de 45% en 5 ans dans certaines régions ! » précise Ghislaine Alajouanine. « Nous sommes à la veille d’une formidable révolution, identique à celle qui a marqué le passage à l’électricité », conclut-elle.