











Mortalité en baisse. « Entre 2000 et 2010, des réductions de plus de 50% du nombre de cas de paludisme ont été enregistrées dans 43 des 99 pays touchés par la transmission », indiquent les auteurs du rapport. Au total, les estimations font état de 216 millions d’épisodes palustres en 2010, contre 247 millions en 2008. Plus de huit sur dix ont été observés en Afrique, ce qui ne constitue pas une surprise eu égard à la répartition géographique du moustique propagateur du parasite. Quant au nombre de décès, il est estimé à 655 000. Dans 86% des cas, les victimes sont des enfants de moins de 5 ans.
Les auteurs insistent néanmoins, sur le fait que ces chiffres correspondent à des ‘estimations‘. Ce rapport est en effet basé sur les informations communiquées par 106 pays d’endémie palustre. Il s’agit le plus souvent de pays en développement où le recueil des données épidémiologiques n’est pas toujours aisé ni fiable.
Financements en hausse. « Les financements internationaux débloqués pour lutter contre le paludisme, n’ont cessé d’augmenter pour culminer à 2 milliards de dollars américains en 2011 » (1,5 milliard d’euros), soulignent les auteurs. Ils nuancent toutefois leur propos. Car même si le progrès est sensible, « ces sommes sont encore bien en-deçà des ressources nécessaires pour atteindre les objectifs définis en matière de lutte antipaludique ». Il y faudrait plus de 5 milliards de dollars (3,7 milliards d’euros) par an sur la période 2010-2015…
Quelle efficacité pour les moustiquaires imprégnées ? Les acquis pourtant, sont réels. Ces fonds en effet, ont permis de favoriser dans de nombreux pays en développement, la mise à disposition de moustiquaires imprégnées d’insecticides (MII). Entre 2000 et 2011, la proportion de ménages qui en possédaient une serait ainsi passée de 3% à 50%.
Ces moustiquaires toutefois, ne sont pas éternelles. Elles doivent être changées tous les 3 ans. Dans les faits, elles sont très peu souvent remplacées… Par ailleurs, les spécialistes ont relevé des résistances aux pyréthroïdes, les insecticides imprégnant les MII. En 2010, ils en ont observé dans 41 pays, dont 27 sur le continent africain.
Les résistances aux artémisinines… inquiètent l’OMS depuis maintenant deux ans. Des cas de résistances ont en effet été identifiés dans quatre pays d’Asie : le Cambodge, le Myanmar (l’ex-Birmanie), la Thaïlande et le Vietnam. L’inquiétude grandit dans cette région du globe, d’autant que des taux élevés d’échec au traitement ont été constatés avec une association fixe à base d’artémisinine dans la province de Pailin, au Cambodge.
Rappelons en effet que le protocole thérapeutique retenu par l’OMS repose sur l’artémisinine, non pas en monothérapie mais en association avec d’autres substances. C’est ce que les spécialistes appellent des ACT, pour Artemisinin Combination Therapies ou TCA en français. Ces associations sont seules capables à ce jour, d’agir efficacement contre le paludisme à p. falciparum. Et pour qu’elles le restent, l’OMS doit circonscrire les foyers de résistances recensés à la frontière thaïlando-cambodgienne. Faute de quoi, les succès obtenus depuis 10 ans pourraient être gravement menacés…
Aller plus loin :
– Rapport 2011 sur le paludisme dans le monde (résumé en Français);
– World Malaria Report 2011 (résumé en anglais).
Source : Rapport 2011 sur le paludisme dans le monde, OMS/Global Malaria Program, 13 décembre 2011