Les sports de combat, libérateurs et apaisants
20 octobre 2020
Les sports de combat et les arts martiaux sont associés à la force, parfois même à la violence. Pourtant, ces pratiques ne se résument pas à la brutalité, loin de là. Concentration, stratégie, équilibre favorisent aussi l’apaisement.
Donner un direct à son partenaire, protéger son visage, recevoir des crochets, esquiver les coups, le saisir par la taille, se placer pour éviter la chute, réfléchir à la manière la plus stratégique pour faire tomber l’adversaire, saisir telle ou telle articulation pour neutraliser l’action… Dit comme ça, les ressorts des principaux sports de combat (boxe, kick-boxing …) et des arts martiaux (karaté, kung-fu, aïkido, judo…) riment avec puissance et violence. Pour autant, ces pratiques sont un savant mélange entre la vitesse, l’endurance, la persévérance, mais aussi l’observation, la réactivité et la réflexion… sans oublier le plaisir de la pratique ! Voici les principaux atouts de ces disciplines côté détente et psychologie :
Se défouler stimule la production de la dopamine et des endorphines, hormones du bonheur.
Se concentrer permet de décrocher des problèmes du quotidien. Le mental est focalisé sur la coordination, non plus sur les impératifs et autres soucis au travail ou en famille.
Laisser son corps s’exprimer aide notamment à pallier les effets négatifs de l’anxiété : la perte de la confiance en soi et le repli sur soi. « Les liens corps/esprit sont notamment perceptibles en utilisant des exercices basés sur la concentration sur le centre du corps ou la perception de la lourdeur du corps », décrit Christine Le Scanff, psychologue du sport (Université de Reims).
Puiser dans ses ressources physiques et mentales pousse le sportif au plus près de ses limites. Une technique ultra-efficace pour vous découvrir une force parfois insoupçonnée, vous sentir bien dans votre corps et dans votre tête. « Les techniques d’affirmation de soi sont par exemple illustrées par les techniques d’aïkido, ou plutôt que de s’opposer directement à l’adversaire, on prend en compte son point de vue pour négocier, ou dans la réponse à une agression où son énergie est absorbée et renvoyée. Ces techniques sont également de plus en plus utilisées dans le management ou la gestion des conflits en entreprise », continue Christine Le Scanff.
S’exposer en conscience à l’adversité stimule tout le potentiel de votre mental pour se concentrer sur vos objectifs liés à la pratique : se défendre, attaquer… Toute cette « spécificité des facteurs de stress des sports d’opposition, notamment la confrontation directe avec un adversaire, et l’incertitude spatio-temporelle liée à cette situation ».
Différentes techniques participent à l’état d’équilibre atteignable dans un sport de combat. Tout d’abord la respiration. « Si vous respirez en prenant conscience de l’inspiration, votre niveau d’activation va augmenter », peut-on lire sur le site de l’association Psychosport. Mais aussi la représentation mentale. « Si vous pensez à une image dynamisante (ex : un lion), ou à une image de vous combatif, vous allez être plus dynamique ».
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Source : www.portail-education.fr - www.psychosport.be - www.jorrescam.fr, sites consultés le 15 octobre 2020 – Conférence « Psychologie et sports de combat », Christine Le Scanff, psychologue du sport (Université de Reims)
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Ecrit par : Laura Bourgault – Édité par : Emmanuel Ducreuzet