Les THM innocentés ?

12 décembre 2006

Selon les recommandations de l’AFSSaPS, un traitement hormonal de la ménopause (THM) « peut être instauré chez la femme ménopausée présentant des troubles fonctionnels liés à la ménopause à la dose minimale efficace et ce tant que durent les symptômes ».

Le THM permet en effet de prendre en charge les troubles de la ménopause. Mais des études américaines ont montré un sur-risque cardiovasculaire. Le Dr Gabriel André, gynécologue à Strasbourg, rappelle que « la femme ménopausée est une femme à risque vasculaire. L’arrêt du fonctionnement des ovaires et de la sécrétion d’oestrogènes accélère le vieillissement cardiovasculaire et la maladie athéromateuse ». Or les femmes suivies dans les études américaines étaient beaucoup trop âgées. « Leur moyenne d’âge était de 63 ans ! Si on donne des oestrogènes après 10 ans de ménopause, cela provoque une aggravation plutôt qu’un bénéfice ». C’est pourquoi, « il est important d’utiliser le THM tout de suite à la ménopause».

De plus, ces études portaient sur des femmes qui utilisaient « de mauvais progestatifs » selon Gabriel André. Tous les THM ne se valent pas. « Sur le plan de la protection cardiovasculaire, le THM à la drospirénone, un nouveau progestatif, est particulièrement intéressant. Il permet en effet d’agir comme un double starter, les oestrogènes d’un côté, la drospirénone de l’autre. Ce progestatif s’oppose à la rétention sodée ». Ce traitement apporte donc un bonus supplémentaire « en stabilisant ou en réduisant la tension artérielle à un âge où elle a naturellement tendance à s’accroître ». En matière de THM, il faut peser les bénéfices et les risques sur la bonne balance : celle de votre médecin qui vous connaît bien.

  • Source : AFSSaPS – Interview du Dr Gabriel André

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