Les travailleurs toujours trop exposés aux cancérogènes
12 février 2007
Gérard Larcher, ministre délégué à l’Emploi, a présenté les conclusions des deux campagnes nationales de contrôle 2006 ciblées sur les produits cancérogènes et l’amiante. Principal enseignement : les chefs d’entreprises ne respectent pas assez la réglementation.
La première étude porte sur l’utilisation en entreprises, d’agents cancérogènes mutagènes et toxiques pour la reproduction (CMR). La seconde cible l’amiante.
La campagne CMR tout d’abord : 1 919 établissements ont été contrôlés, avec des résultats qualifiés de « particulièrement préoccupants ». Seuls 40% des entreprises évalueraient sérieusement les risques liés à l’utilisation d’agents CMR. Et un établissement sur quatre seulement, mesurerait de façon régulière la pollution atmosphérique sur le lieu de travail. Enfin un sur trois ne respecte pas les mesures d’hygiène obligatoires. Le seul point positif concerne l’effort des chefs d’entreprise pour la recherche de produits de substitution, moins nocifs pour leurs salariés.
Quant à l’amiante, la France ne paraît pas près de s’en débarrasser. Sur les 936 chantiers passés au crible par les inspecteurs du Travail, pas moins de… 76% « présentaient des anomalies » ! Résultat, 86 arrêts de chantiers et 4 mises en demeure. C’est beaucoup, même si les auteurs relativisent. « Ces chiffres, plus élevés que ceux de 2005, traduisent plus une systématisation des sanctions en cas d’écart et un renforcement du niveau d’exigence des agents de contrôle, qu’une dégradation de la situation ».
Ces deux campagnes ciblées s’inscrivent dans le cadre du Plan Santé au Travail 2005-2009. Elles ont été menées par l’Inspection du travail en collaboration avec l’INRS et la CNAMTS.
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Source : Assurance-maladie, INRS, ministère délégué à l’Emploi, au Travail et à l’Insertion professionnelle des jeunes, 8 février 2007