L’espoir d’une molécule qui bloque le cancer
27 octobre 2022
La recherche contre le cancer n’est pas vaine. Une récente étude, bien que préliminaire, en apporte à nouveau la preuve. Elle révèle qu’une molécule innovante pourrait bientôt freiner la croissance tumorale.
Ce n’est qu’une étude de phase I, c’est-à-dire qu’elle a pour but de permettre « une évaluation préliminaire de l’efficacité à la dose sélectionnée » chez l’humain, comme l’indique la Ligue contre le Cancer. Mais ses résultats ne sont pas anodins dans le cas de la molécule baptisée OMO-103. En effet, elle est la première à montrer une efficacité contre MYC, un élément qui orchestre les messages indiquant à une cellule de se diviser, et qui est donc essentiel pour la tumeur.
Jusqu’à présent, cet élément était considéré comme « intraitable ». Désormais, grâce aux résultats de cette étude menée par Vall d’Hebron Institute of Oncology à Barcelone, l’espoir est permis.
Régression de la tumeur
Pour parvenir à ce constat, l’équipe d’Elena Garralda, principale autrice de ce travail, a testé la molécule chez 17 patients présentant chacun une forme de cancer difficile à traiter. Parmi eux, 8 ont vu leur maladie se stabiliser, grâce au traitement qui a interrompu la croissance de leur tumeur.
Mieux, certaines tumeurs ont même régressé. C’est le cas « d’un patient présentant un cancer du pancréas dont la tumeur a réduit de 8%, et dont la quantité d’ADN circulant dans le sang a aussi diminué de 83% », précise l’autrice. C’est une autre bonne surprise : OMO-103 demeure au moins 50 heures dans le sang, et probablement plus longtemps encore dans la tumeur. Ce qui laisse espérer qu’elle pourrait agir longuement, et donc être d’autant plus efficace.
Enfin, les effets indésirables s’avèrent légers. « Ce qui est une bonne nouvelle puisque nous espérons associer ce traitement à d’autres comme la chimiothérapie », qui expose à des effets secondaires lourds.
« Ces résultats préliminaires nous permettent d’être optimistes sur un éventuel développement de la thérapie basée sur OMO-103, avec la possibilité d’améliorer significativement le traitement des patients », conclut-elle.