Leucémie aiguë myéloïde : comment expliquer la rechute ?

23 mai 2017

Cancer du sang envahissant la moelle osseuse, la leucémie aiguë myéloïde répond bien à la chimiothérapie intensive. Mais quelques cellules résistent à ce traitement. Est-ce pour cette raison que les patients guéris présentent un risque élevé de rechute dans les mois suivant leur rémission ?

Survenant la majorité du temps après 70 ans, la leucémie aiguë myéloïde (LAM) est à l’origine de 3 500 nouveaux cas chaque année en France. En moyenne, 80% des patients répondent bien à la chimiothérapie intensive. Mais dans 2 cas sur 3, une rechute survient quelques mois après la guérison, le plus souvent létale dans les 5 ans suivant la reformation des cellules cancéreuses. En cause, une partie des cellules parvient à se dissimuler pendant le traitement, puis se réveille pour activer la prolifération cancéreuse après la maladie.

Le concept de la souris compagnon

Pour mieux comprendre ce mécanisme, des scientifiques de Toulouse* « ont greffé les cellules de 25 patients atteints de LAM sur des modèles murins. Les rongeurs ont reçu le même traitement que les malades avec une réponse et un résultat clinique identique », explique Jean-Emmanuel Sarry, chercheur à l’Inserm. Appelé « souris compagnon, ce concept a permis de reproduire les caractéristiques exactes de la maladie de chaque patient ».

Résultats, « les cellules souches sont, comme les autres, détruites par la chimiothérapie. (…), alors que des cellules leucémiques résistent ». Lesquelles « présentent une hyperactivité des mitochondries ». Sur-stimulés, ces petits réservoirs d’énergie « sont capables d’affronter les assauts des traitements. » Comme l’avançaient déjà des chercheurs Inserm de Nice en juillet 2016**, ces mitochondries seraient donc responsables des rechutes.

Un avenir prometteur

Pour valider cette hypothèse, des essais de phase I et II vont être lancés. Un espoir thérapeutique pour limiter le risque de rechute. D’autant que «  ce même mécanisme est observable pour d’autres cancers ».

*Centre de Recherches en Cancérologie de Toulouse (CRCT, Inserm) et Institut universitaire du cancer de Toulouse-Oncopole (IUCTO), le 16 mai 2017
** * Unité 1065 Inserm/université de Nice-Sophia Antipolis, Centre méditerranéen de médecine moléculaire (C3M), Nice

  • Source : Institut universitaire du cancer de Toulouse-Oncopole, le 16 mai 2017

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Dominique Salomon

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