Leucémie : les espoirs de l’immunothérapie…

29 juin 2012

De nouveaux espoirs se font jour, dans le traitement de la leucémie aiguë lymphoblastique (LAL). Au congrès de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO) qui se tenait à Chicago début juin, les résultats d’une étude portant sur un anticorps monoclonal sont apparus prometteurs.

La LAL est une forme particulière de cancer de la moelle osseuse, qui résulte de la prolifération dans la moelle osseuse, de précurseurs anormaux des lymphocytes bloqués à un stade précoce de leur différenciation. Faute de traitement, cette prolifération s’accélère et provoque tout un cortège de symptômes : fatigue, anémie, fièvre, infections, perte de poids… Si la prise en charge de la LAL est de plus en plus efficace, entre 20% et 50% des patients sont encore victimes de rechutes.

L’étude présentée à l’ASCO a pris en compte 36 de ces patients en rechute. Or dans ce cas, les possibilités de traitement s’avèrent très limitées. Mené par une équipe de l’Université de Wuerzburg en Allemagne, un essai clinique de phase 2 a reposé sur l’administration d’un anticorps monoclonal dit bispécifique en perfusion. L’ensemble des participants à l’étude a suivi ce traitement.

Cet anticorps monoclonal « a une double fonction », indique le Pr Hervé Dombret, oncologue à l’hôpital Saint-Louis de Paris. « Il est dirigé contre l’antigène CD19 à la surface des cellules cancéreuses, et contre l’antigène CD3 des lymphocytes T. Le traitement va provoquer un rapprochement physique entre les blastes et les lymphocytes T. Puis ces derniers vont être activés pour tuer les cellules cancéreuses. C’est un traitement ciblé, et les résultats en sont très intéressants ». Après deux cycles de traitement, le taux de réponse s’est avéré satisfaisant, puisqu’il était de 72%.

« Ces nouveaux traitements pourraient nous permettre de retirer les chimiothérapies et de proposer des protocoles de traitements plus simples et moins toxiques », indique le Pr Dombret. Il a également tenu à préciser que deux autres molécules ont été présentées à l’ASCO. « Il s’agit dans les deux cas d’un anticorps monoclonal couplé à une chimiothérapie, qui vient agir au cœur même des cellules cancéreuses ».

  • Source : ASCO, du 1er au 5 juin 2012 – Interview du Pr Hervé Dombret, 11 juin 2012 –Orphanet, site consulté le 12 juin 2012

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