Lever brutal : la chute de tension à surveiller…

30 septembre 2015

Des médecins américains alertent sur les risques associés à ce qu’ils appellent l’hypotension orthostatique. Cette maladie est caractérisée par une chute de tension observée dans les 3 minutes qui suivent le passage de la position couchée à celle, debout. Un phénomène relativement fréquent, notamment chez les plus de 55 ans.

« Je me suis levé trop vite »… Il n’est pas rare de ressentir des vertiges ou un tournoiement de tête en se levant du lit par exemple. « Il s’agit le plus souvent d’un trouble mineur dû à la prise de certains médicaments ou d’une déshydratation », explique le Pr Christopher Gibbons de la Harvard Medical School de Boston. En revanche, lorsqu’il se répète trop fréquemment, il peut et doit évoquer un problème plus sérieux, l’hypotension orthostatique ».

Avec son équipe, Gibbons a suivi 165 personnes âgées en moyenne de 59 ans et suivies pendant 10 ans. Parmi elles, 29% souffraient de cette affection. Les résultats mettent en évidence un taux de décès de 64% dans les 10 ans pour ces patients, contre 9% parmi les patients en bonne santé au départ du suivi.

Pour un meilleur dépistage

Les auteurs appellent donc à un meilleur dépistage de cette maladie, notamment chez les personnes âgées. Et y compris en l’absence de symptômes. Un avis partagé par la Société française d’hypertension artérielle (SFHTA). En décembre 2014, elle expliquait déjà qu’il s’agissait d’un « facteur de risque de morbidités et de mortalité. Les patients sont à risque de chutes, d’infarctus du myocarde, d’accident vasculaire cérébral ».

Selon la SFHTA, cette affection devrait notamment être recherchée chez les patients hypertendus sous traitement car l’hypotension orthostatique peut être une complication du traitement. Particulièrement de certaines classes d’antihypertenseurs (IEC, diurétiques, bêtabloquants), chez les 65 ans et plus et les diabétiques. D’autant plus quand le diabète est ancien et mal contrôlé.

Sur le plan épidémiologique, cette maladie concernerait 7% de la population générale. Sa prévalence augmenterait avec l’âge pour atteindre 16% parmi les plus de 65 ans. A la moindre question, demandez l’avis de votre médecin.

  • Source : Neurology, 23 septembre 2015 – SFHTA, 30 décembre 2014

  • Ecrit par : David Picot – Edité par : Dominique Salomon

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