Lombalgies : efficacité d’un anticorps monoclonal
01 juillet 2020
Les douleurs lombaires chroniques, autrement appelées lombalgies, sont souvent difficiles à maîtriser. Une étude récente montre l’efficacité d’un anticorps monoclonal. Une alternative aux opioïdes aux effets indésirables lourds, souvent utilisés dans ces situations.
Avoir sans arrêt mal au bas du dos peut être une torture au quotidien. Et ces douleurs chroniques sont parfois difficiles à traiter. Une large étude menée dans 8 pays d’Amérique du Nord, d’Asie et d’Europe a montré l’efficacité d’un anticorps monoclonal qui inhibe l’activité nerveuse, le tanezumab. Cette molécule a apporté un soulagement à long terme de la douleur chez les participants de l’étude. Et ce avec une seule dose en sous-cutané tous les deux mois. Les participants étaient tous considérés comme difficiles à traiter, après avoir testé en vain au moins trois autres antalgiques, y compris des opioïdes.
Moins d’effets indésirables que les opioïdes
L’efficacité de ce traitement s’explique par le fait que le tanezumab est un inhibiteur de NGF (facteur de croissance nerveuse), une protéine circulant dans le sang et qui accroît la sensibilité des cellules dans le système nerveux chargé de la douleur.
« Il s’agit d’une victoire dans la recherche de traitements non-opioïdes contre les douleurs chroniques », se félicite John Markman du University of Rochester Medical Center et principal auteur de l’étude. Et ce d’autant que les résultats ont également apporté une amélioration du mouvement, confirmant le recul de la douleur.
Un bémol toutefois : le tanezumab est associé à des effets indésirables potentiellement sévères, bien que très rares. Certains patients ont ainsi développé des problèmes articulaires, allant jusqu’à nécessiter la pose de prothèses. Cette étude, menée sur une longue période, rassure toutefois face à ce risque puisqu’elle a montré un faible taux du nombre de cas. Notamment en comparaison avec l’incidence élevée des effets indésirables liés aux antalgiques opioïdes. Ces derniers exposent en effet à un risque important de dépendance et de surdosage.
A noter : Cette étude a été financée par les laboratoires Pfizer et Eli Lilly & Company
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Source : University of Rochester Medical Center, 19 juin 2020
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet